La Chine se veut optimiste marqué les effets d'une souplesse de la politique américaine
Bien que le rétrécissement de l'assouplissement quantitatif des Etats-Unis cette année constituera un "défi", mais la Chine est capable de supporter ce changement, selon les autorités chinoises.
Guan Tao, un responsable de l'Administration d'Etat des Devises étrangères en charge de la balance des paiements, a déclaré que la fin de l'assouplissement quantitatif pourrait même être considérée comme une bonne chose.
Avec les effets de cette réduction progressive, qui se font pleinement sentir en Chine, les autorités de change s'attendent à ce que les conséquences de sorties de capitaux de ébranler les fondements du marché chinois, a-t-il expliqué.
En ajoutant que le point de vue de la Chine se basait sur l'expérience de l'an dernier, après l'annonce de la Réserve fédérale américaine (la Fed) de sa stratégie d'assouplissement quantitatif quant aux sorties des capitaux de nombreux pays émergents. En ayant également vu l'évolution des taux de change avec la dégringolade du dollar américain.
Soulignant en revanche, que le taux de change du yuan par rapport au dollar avait augmenté de 3,1% en 2013 et que les réserves en devises du pays ont continué de gonfler pour passer de 3,31 trillions à la fin 2012 à 3,82 trillions de dollars un an plus tard.
L'assouplissement quantitatif est une politique monétaire utilisée par les banques centrales pour stimuler l'économie lorsque cette dernière est devenue une norme inefficace. Une banque centrale achète des quantités spécifiées d'actifs financiers auprès des banques commerciales et autres institutions privées, augmentant ainsi la base monétaire et l'abaissement du rendement des actifs financiers.
Pour Guan Tao, la confiance de la Chine pour cette année 2014 découle de la détermination manifestée par la direction nationale d'aller de l'avant dans les réformes et l'ouverture, garantissant une croissance constante pour l'économie.
Il a également déclaré que l'action américaine de l'assouplissement quantitatif n'était pas une mauvaise chose, car cela indique que son économie se redresse, et signifie que la demande d'importation des USA va augmenter sur le long terme pour alléger la pression du yuan à se déprécier davantage.
L'administration de change prévoit également un excédent commercial et de l'investissement en 2014 pour la Chine. Si l'économie du pays peut croître plus vite que d'autres, il devrait attirer plus d'investisseurs internationaux à accroître leurs actifs en renminbi.
Et Guan Tao de préciser «Compte tenu du taux d'intérêt du yuan relativement élevé, s'il peut rester stable dans les taux de change, ou peut-être augmenter légèrement, pour pouvoir générer un flux entrant de capitaux», ajoutant pour la Chine de grandes réserves de change.
L'administration de change a noté que la Chine avait enregistré un excédent de 1,68 milliards de yuans (270,2 milliards $) dans les établissements de change en 2013, en hausse de 210% par rapport à l'année précédente.
Shen Minggao, économiste en chef de la Citibank en Chine, a déclaré que le risque d' afflux de capitaux était plus grand par rapport aux sorties de capitaux à court terme. «la tendance des flux de capitaux transfrontaliers sera affectée par plusieurs facteurs au cours du deuxième semestre cette année, y compris la performance des exportations chinoises et la rapidité avec laquelle la Réserve fédérale américaine sort de sa politique d'assouplissement quantitatif».
Sous la pression actuelle des entrées de capitaux, Shen a suggéré que l'administration de change relâche son contrôle des sorties de capitaux modestement par exemple, en augmentant le montant maximum annuel des achats de devises pour les résidents chinois de 50 000 à 100,000 $ ou plus.
Le gouvernement devrait également permettre au taux de change de faire fluctuer le renminbi, ce qui restreindrait l'entrée à court terme des capitaux flottants.
Guan Tao rejoint l'opinion de Shen Minggao sur le principe de cette fluctuation.
Pour lui, à l'avenir, il sera normal pour le taux de change du renminbi de monter ou descendre. Toutes les banques et entreprises doivent faire des ajustements en fonction de cette tendance de développement et se préparer à des pertes potentielles causées par la dépréciation du yuan.
Wen Bin, directeur de la recherche macro-économique de l'Institut des finances internationales de la Banque de Chine, a pour sa part déclaré que le taux de change du renminbi était susceptible de diminuer et qu'une telle attente pouvait conduire à des flux rapides de capitaux transfrontaliers.
Pour éviter que les capitaux flottants circulent rapidement en Chine et hors du pays, le gouvernement doit augmenter les coûts des flux de capitaux transfrontaliers et prévoir des mesures plus souples pour la gestion des changes, a fait observer le responsable.