Après des années de négociations, La Russie et la Chine sont en bonne voie pour signer un accord sur le gaz naturel, au cours de la prochaine visite du président russe Vladimir Poutine à Beijing au mois de mai, ont déclaré mardi les experts des deux parties.
Sergey Pikin, directeur du Fonds de développement de l'énergie russe, s'est montré optimiste, expliquant lors d'une interview vidéo qu'il ne fait aucun doute (100%) qu'un accord bilatéral sera signé le mois prochain. Cependant, Alexy Belogoriev, directeur général adjoint de l'Institut de la stratégie énergétique de la Russie, estime lui cette possibilité à 50%. Précisant que même si la transaction n'avait pas lieu lors de la visite de Poutine, cela devrait être réglé d'ici l'automne.
Vladimir Poutine a exhorté les entreprises russes à accroître leur exposition en Asie. Depuis les actions récentes de la Russie en Ukraine, les relations sont tendues avec l'Occident, le pays a besoin d'être moins dépendant des ventes d'énergie en Europe.
Chaque année, la Russie exporte environ 160 milliards de mètres cubes de gaz naturel vers l'Europe.
Les Conditions nationales et internationales sont favorables pour l'achèvement de la transaction, a indiqué Sun Yongxiang, chercheur à l'Institut de développement et de recherche du Conseil d'Etat.
La tarification a été la zone centrale de désaccord lors des négociations. Sun a déclaré que le prix final devrait se situer autour de 400 $ par mille mètres cubes.
Le premier producteur russe de gaz naturel, Gazprom OAO, prévoit de commencer à fournir la Chine avec 38 milliards de mètres cubes de gaz par an à partir de 2018. La Russie étant même prête à augmenter l'offre de 68 milliards de mètres cubes, en utilisant à la fois les pipelines occidentales et orientales.
Pour Sun Yongxiang, tout paiement requis à l'avance ne sera pas un problème tant que les deux peuvent parvenir à un accord. « La Russie peut utiliser l'argent pour la construction d'infrastructures liées à l'approvisionnement en gaz ».
Xia Yishan, chargé de recherche à l'Institut chinois des études internationales, a estimé que dans l'objectif de la Chine de diversifier la structure de son approvisionnement en énergie, la Russie devrait jouer un rôle important dans cet effort.
« Le gouvernement envisage de résoudre le problème du smog au cours des dix prochaines années, ce qui signifie une augmentation énorme des importations de gaz naturel », a-t-il fait remarquer.
En ajoutant, que si la Russie en a la capacité, il est possible que les importations de gaz naturel en Chine représentent les deux tiers du total des exportations de gaz de la Russie à l'avenir.
Evgeniy Konygin, président de la politique et de l'utilisation énergétique de la Fédération russe des industriels et entrepreneurs, a noté que les deux nations pouvaient également coopérer sur de nouveaux projets d'énergie, un domaine où la Chine présente de nombreux avantages technologiques.
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