Le logo de Xiaomi visible, avant la cérémonie de lancement à Beijing du Xiaomi Phone 4, le 22 Juillet 2014. [Photo/Agences] |
Le fabricant de smartphone chinois Xiaomi a déclaré jeudi voir bien plus loin en s'apprêtant dans les 12 à 18 mois à venir à démarrer une production en Inde, l'un des marchés les plus dynamiques du monde et actuellement dominé par Samsung Electronics et des entreprises locales comme Micromax.
Le société chinoise qui existe depuis cinq ans, dont le nom signifie littéralement "peu de riz," est entré sur le marché indien en juillet 2014. Proposant des smartphones à bas prix, mais riches en fonctionnalités qui ont connu un immense succès, avec des ventes de plus d'un million d'appareils dans les cinq mois.
«Nous voulons investir plus largement ce marché et disposer d'une quantité importante de recherche et de développement fait ici, non seulement pour l'Inde, mais le reste du monde», a annoncé Hugo Barra, vice-président des opérations commerciales de Xiaomi.
Xiaomi, déjà la cinquième plus grande compagnie de téléphonie sur le marché indien, évalue divers lieux pour mettre en place une unité de fabrication et est en pourparlers avec des partenaires locaux et gouvernements des Etats, a indiqué le responsable, une démarche qui pourrait prendre au moins un an.
Ce projet souligne l'importance du marché indien, évalué à 45 milliards de dollars après une première phase de financement en décembre dernier, a noté Neil Shah, directeur de recherche basé à Mumbai pour les appareils de Counterpoint Research.
Hugo Barra n'a pas révélé la somme que Xiaomi pourrait débourser en Inde, son plus grand marché à l'étranger, mais la société cherche à investir dans des start-ups et ouvrir plusieurs centres de services.
«Le point clé est que nous cherchons à fabriquer des produits indiens profondément enracinés, car c'est un marché extrêmement important pour nous et rien n'est plus puissant que d'être une entreprise locale», a-t-il souligné, ajoutant que l'Inde pourrait aussi servir de pôle d'exportation.
«Nous serons au départ concentrés sur le marché intérieur, puis nous avons le projet de nous développer dans d'autres marchés et en particulier en Asie du Sud, et ainsi donner un sens à notre stratégie d'exportation».
En décembre 2014, l'équipementier télécoms suédois Ericsson avait obtenu une ordonnance de la Cour pour stopper temporairement les expéditions de Xiaomi vers l'Inde, affirmant que la compagnie chinoise n'avait pas payé les redevances sur ses brevets. L'affaire suit son cours devant un tribunal indien.
Cependant, s'exprimant lors du lancement de son dernier smartphone en Inde, le vice-président des opérations commerciales a noté une bonne année commerciale pour Xiaomi, qui a vendu l'année dernière plus de 60 000 téléphones par semaine.
La firme qui vend ses téléphones grâce principalement à des ventes instantanées en ligne sur le site Flipkart.com, a également le projet d'ouvrir 100 magasins en Inde en 2015 pour aider les consommateurs à découvrir et «expérimenter» les dispositifs de l'entreprise, mais qui ne seront pas vendus dans ces magasins.
«Ils devront opter par une distribution physique s'ils veulent aller au-delà des consommateurs urbains qui n'effectuent que des achats en ligne. La mise en place d'une installation de fabrication locale serait un bon pas dans cette direction», a déclaré Neil Shah.