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Forum BFSU-Harvard: une croissance de 7% n'est pas un échec pour l'économie chinoise

( Source: Xinhua )

19.03.2015 09h17

"Nous constatons que le taux de croissance économique de la Chine est en baisse. Dans les 25 prochaines années, il est susceptible de rester aux alentours de 7%, mais je tiens à préciser que ce taux de croissance économique ne peut pas être considéré comme un échec politique de la Chine. Ni les étrangers, ni le peuple chinois, ne devraient penser comme ça (...) Cela signifie simplement que l'économie chinoise revient à la normale", a déclaré Richard Cooper, ancien sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires économiques et économiste de l'Université de Harvard, lors d'un forum tenu à l'Université des langues étrangères de Beijing (BFSU).

Plusieurs économistes et entrepreneurs de réputation mondiale ont participé au Forum BFSU-Harvard qui s'est tenu mardi soir à la BFSU, et qui avait pour thème "La Chine dans l'économie mondiale". Dans son discours, Richard Cooper a indiqué que l'innovation deviendra une force motrice importante pour le développement économique de la Chine, comme pour celui de l'économie américaine. "Je pense que "l'innovation de masse" initiée par le gouvernement chinois est un objectif très ambitieux, qui encouragera les gens à penser, et je pense que cette initiative pourrait être efficace et poussera la Chine à innover. Il y aura plus d'innovation dans tous les secteurs", a-t-il ajouté.

L'économiste américain, qui a visité pour la première fois la Chine en 1979, a témoigné "des changements dramatiques" de ces 30 dernières années. Il n'a "jamais vu" un développement économique de telle ampleur et d'une telle vitesse dans le monde, et il a été "très chanceux" d'en être le témoin. Il est convaincu qu'en 2035, la Chine deviendra la première économie de la planète, plus grande que les Etats-Unis et l'Europe.

Fan Gang, directeur de l'Institut national de recherche économique de Chine, a également souligné que l'innovation permettra d'assurer la dynamique économique de la Chine. Selon lui, l'innovation de modèle commercial est également une innovation très importante. Il a pris comme exemple le groupe Alibaba, entreprise mondialement renommée, qui n'a pas inventé beaucoup de nouvelles technologies, mais qui a su créer un nouveau modèle commercial, et a donc gagné beaucoup d'argent.

Il a estimé que les pays en développement ne sont pas en mesure d'avoir autant d'innovations, mais peuvent utiliser les innovations créées par les pays développés. Au cours des 35 dernières années, la Chine a elle-même appris de nombreux modèles commerciaux d'autres pays : on qualifie ce phénomène d'"effet de retombées de savoir-faire".

"La Chine reste un pays à revenu intermédiaire. Même si nous étions en mesure de faire quelques nouvelles innovations, leur nombre resterait relativement faible, donc nous devons se concentrer sur l'application des innovations créées par d'autres pays. Ce sont deux normes d'innovation, toutes deux étant bonnes et nécessaires".

Deng Wei, PDG du groupe Bright Oceans et vice-président de la Chambre de commerce de la coopération internationale du secteur privé de Chine, a estimé que durant les dix prochaines années, la Chine restera "dans son âge d'or, mais plus ou moins en difficulté".

Selon lui, les difficultés résident dans cinq domaines: ajustement de la structure industrielle, accès aux marchés étrangers, financements des entreprises privées, faible taux de créativité, et incertitude sur les marchés international et domestique. En même temps, il a également donné des raisons sur l'"âge d'or" de l'économie chinoise : la Chine en est encore au stade primaire du socialisme et la demande du marché reste robuste, de nouveaux secteurs tels que les nouveaux matériaux et l'Internet ont émergé, les produits bon marché sont toujours très demandés dans les pays en développement, l'environnement international dans son ensemble est favorable au développement de la Chine, et les dirigeants ainsi que la population ont toujours confiance dans l'avenir du pays.

Pour sa part, Wang Yanguo, secrétaire général de la Chambre de commerce de la coopération internationale du secteur privé de Chine, a indiqué que le développement du secteur privé constitue également un pilier pour l'économie chinoise. Le secteur privé représente désormais 60% du PIB et 62% des investissements de la Chine, et joue un rôle important dans l'économie, a-t-il souligné, ajoutant que le secteur privé a créé sa propre plate-forme dans les domaines tels que le financement, la formation du personnel, le partage de l'information, la communication internationale et l'innovation technologique, ce qui permettra d'injecter de plus en plus de dynamique dans l'économie.

Les participants au forum de la BFSU ont également parlé des initiatives de "La ceinture économique de la Route de la Soie et La Route de la Soie maritime du XXI siècle (Une Ceinture et une Route)" et de la création de "la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII)".

A propos d'"Une Ceinture et une Route", Richard Cooper a estimé que ces initiatives seront favorablement accueillies par le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et d'autres pays d'Asie, qui vont stimuler les économies régionale et chinoise. Pour sa part, Fan Gang a souligné que les initiatives d'"Une Ceinture et une Route" représentent une nouvelle phase de la mondialisation caractérisée par l'approfondissement des échanges entre la Chine et le monde. Les pays émergents manquent d'infrastructures et de moyens de transport, la mise en œuvre de ces initiatives permettra ainsi d'obtenir des résultats favorables à tous, a-t-il souligné.

En ce qui concerne la création prochaine de la BAII, Richard Cooper a noté qu'elle représente une bonne opportunité, pouvant stimuler davantage l'économie asiatique, la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement ne répondant pas suffisamment à la demande du marché. Fan Gang a partagé ce point de vue, soulignant qu'en 2014, la Chine est devenue un exportateur net de capitaux, ce qui est un événement remarquable, et accroîtra les investissements pour relancer l'économie mondiale.

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