Dernière mise à jour à 08h24 le 22/09
Volkswagen AG a perdu près d'un quart de sa valeur de marché après avoir admis avoir triché depuis des années sur les tests de pollution de l'air américaine, s’exposant désormais, outre à des milliards d’amendes potentielles à une réaction des consommateurs sur le deuxième plus grand marché de l’automobile du monde. Les actions ont chuté de pas moins de 23% à 125,40 Euros à Francfort, étendant la chute de l'action pour l'année à 31%. Cette baisse a fait perdre au constructeur allemand environ 15,4 milliards d'Euros en valeur et peut-être ruiné ses espoirs de remonter la pente aux Etats-Unis.
Le patron de Volkswagen, Martin Winterkorn a déclaré dimanche que l'entreprise collabore à l’enquête en cours et a ordonné sa propre enquête externe sur la question. Le directeur général a dit qu'il était « profondément désolé » d’avoir brisé la confiance du public et que Volkswagen ferait « tout le nécessaire afin de réparer les dommages que cela a causé ». Selon Arndt Ellinghorst, un analyste chez Evercore ISI à Londres, M. Winterkorn, dont le renouvellement du contrat est prévu lors d’un vote au conseil de surveillance vendredi, fait maintenant face à un sérieux défi à son leadership. « Cette dernière saga peut aider à catalyser d'autres changements de direction chez VW », a-t-il écrit dans une note publiée lundi.
Volkswagen a interrompu la vente des modèles concernés, qui étaient la pierre angulaire des efforts de Martin Winterkorn pour rattraper son retard sur le marché américain. Les violations, qui affectent près d'un demi-million de véhicules, pourraient coûter au constructeur allemand pas moins de 18 milliards de Dollars US en amendes, sur la base du coût par violation et du nombre de voitures. Des poursuites pénales sont également possibles. « Si cela finit en une fraude structurelle, la direction générale à Wolfsburg pourrait avoir à en supporter les conséquences », estime Sascha Gommel, analyste chez Commerzbank AG à Francfort.
La société allemande a reconnu le montage sur ses véhicules diesel aux États-Unis d'un logiciel sophistiqué capable de détecter automatiquement à quel moment ils étaient soumis à un test de mesure anti-pollution des autorités. Ce petit logiciel espion enclenchait un mécanisme interne de limitation des gaz polluants permettant au véhicule de passer le test sans encombre et de se voir décerner un certificat de bonne conduite écologique alors qu’il n’y était peut-être pas éligible. En conduite normale, les voitures équipées du logiciel -connu comme un « dispositif d'invalidation »- pollueraient de 10 fois à 40 fois plus que les limites légales.