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La Chine restera le moteur de la croissance mondiale

La Chine au présent | 09.03.2016 08h26

Les médias internationaux colportent récemment l'argument selon lequel l'économie chinoise est sur le point de s'effondrer. En réalité, la Chine va rester le moteur de la croissance mondiale.

Facteurs externes

Le taux de croissance de l'économie chinoise a connu un ralentissement progressif ces dernières années, passant de 10,6 % en 2010 à 7,3 % en 2014, puis à 6,9 % en 2015, ce dernier chiffre représentant la croissance la moins élevée depuis 1990. Après la performance économique qui a accompagné la réforme et l'ouverture du pays depuis 1979, cette baisse graduelle du taux de croissance a de fortes chances de se poursuivre. D'aucuns considèrent que cela résulte de facteurs liés aux caractéristiques de l'économie chinoise, comme la faible productivité des actifs d'État, un effet de levier élevé, le vieillissement de la population, un modèle non durable de croissance entraîné par l'investissement. Ces lacunes étant difficiles à pallier, l'effondrement de l'économie chinoise serait inéluctable. Les fluctuations de la bourse et du marché des changes dans la seconde moitié de l'année dernière sont venus aggraver le pessimisme ambiant sur l'avenir de l'économie chinoise. Un pessimisme que l'on a pu mesurer lors de forums internationaux comme celui de Davos.

Comme tout pays en transformation, la Chine doit faire face à de nombreux problèmes structurels. L'approfondissement intégral de la réforme lancé en 2013 et la réforme structurelle par l'offre lancée au mois de novembre 2015 sont destinés à les résoudre. Cependant, les raisons principales du ralentissement de la croissance sont cycliques et proviennent de l'extérieur. En 2010, la croissance du Brésil, de l'Inde et de la Russie, les trois autres pays des BRIC se trouvant au même niveau de développement que la Chine, ont connu des taux de croissance respectifs de 7,5 %, 10,3 % et 4,5 %, un taux qui s'est ramené à 0,14 %, 7,3 % et 0,6 % en 2014. Ils sont confrontés à une situation similaire à celle de la Chine ou plus grave. Il est bien évident que leurs difficultés ne proviennent pas de problèmes structurels internes de l'économie chinoise. En Corée du Sud et à Singapour, deux pays à haut revenu par habitant et orientés vers l'exportation, le taux de croissance s'est réduit respectivement de 6,5 % et 15,2 % en 2010 à 3,3 % et 2,9 % en 2014. Ces pays ne connaissent pas les mêmes difficultés structurelles que la Chine, et pourtant le ralentissement de leur croissance est plus important. On voit bien qu'il faut chercher dans des facteurs cycliques provenant de l'extérieur l'explication du phénomène qui frappe ces pays de la même façon et à la même période que la Chine.

En réalité, ce phénomène n'est pas difficile à comprendre. La croissance économique d'un pays dépend de trois facteurs principaux : exportation, investissement et consommation. Dans les années 1979-2013, le taux de croissance annuel des exportations chinoises était de 16,8 % en moyenne, un chiffre qui est tombé à 6,1 % en 2014 et à -1,8 % en 2015. Le rétablissement encore incomplet des économies développées comme celle des États-Unis et de l'Europe suite à la crise financière globale de 2008, la croissance et la consommation y restent atones, pesant sur les exportations chinoises, mais aussi sur celles d'autres économies émergentes et sur celle des pays développés orientées vers l'exportation d'Asie de l'Est. Pour lutter contre cette crise financière internationale, la Chine avait adopté, comme bien d'autres pays, des mesures budgétaires de relance destinées à stimuler l'investissement et la demande. Toutefois, la plupart de ces programmes se sont achevés et en l'absence de nouveaux projets de soutien à l'économie, la reprise de l'économie internationale restera incomplète en raison de la faiblesse de la demande internationale, mais aussi du taux d'accroissement de l'investissement qui connaîtront probablement une baisse cyclique dans tous les pays. Face à la faiblesse de l'exportation et de l'investissement, la consommation reste la seule force motrice de la croissance. Grâce à son marché de l'emploi peu affecté et à l'augmentation rapide des salaires, la consommation chinoise a maintenu une croissance de 8 %, qui contraste avec la baisse bien plus importante du taux de croissance de la consommation dans les pays d'Asie de l'Est à haut revenu par habitant et orientés vers l'exportation.

(Par LIN YIFU)

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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