Dernière mise à jour à 16h10 le 05/04
La réforme de l'offre est un changement significatif qui va du concept au comportement, un test majeur du rôle efficace du marché et du gouvernement ; le processus sera long et douloureux, et bien qu’il faudra sacrifier certains avantages à court terme, c’est un choix inévitable pour un futur développement durable.
Inutile de dire que la structure économique de la Chine n’a jamais correspondu à l'état désiré. Les principales manifestations en sont les suivantes :
Premièrement, un petit nombre d'industries ne peuvent pas soutenir une croissance économique soutenue. Un grand nombre de capacités excédentaires sont concentrées dans un petit nombre d’industries traditionnelles comme la production du fer et de l'acier, l'énergie, l'immobilier et autres et les secteurs de productions de produits primaires d’une partie des industries émergentes, la croissance anormale des capacités de production à court terme pèse gravement sur l’environnement et la demande, ce qui entraîne une commutation rapide entre un boom de la production à grande échelle et les grandes tâches accomplies pour l’intérêt général, et des hauts et bas économiques.
Deuxièmement, un petit nombre de produits ne peuvent pas répondre à une demande diversifiée des consommateurs. La structure industrielle marquée par un gouvernement-patron et s’appuyant sur de grandes entreprises a considérablement entravé la diversité et la variabilité des produits, incapables de s'adapter à une demande riche et variée des consommateurs. Les grandes entreprises qui accaparent trop de ressources et de talents et la production excessive de produits populaires, inhibent l'innovation des PME en matière de produits et l’extension de la chaîne industrielle. Les produits de luxe achetés à l'étranger par les gens sont pour la plupart des produits de niche produits par des PME étrangères.
Troisièmement, une offre monopolistique et à peu de niveaux ne peut pas répondre à une demande du marché multi-niveaux. Des industries reposant sur des examens et approbations administratifs et un marché à l'accès contrôlé, un caractère multidirectionnel et multi-étages limité du développement des entreprises, ne peuvent pas être adaptés à une demande pluraliste et multi-étages des consommateurs multiculturels. Ainsi, bien que la rapidité du développement des trains à grande vitesse en Chine place celle-ci au rang de leader mondial, ceux-ci connaissent toujours d’une manière générale une grave capacité excédentaire de transport, alors qu’en même temps, pendant les vacances, en particulier celles de la Fête du Printemps, il y a un fort déséquilibre par rapport à la demande en billets.
La réforme structurelle de l’offre est le chemin essentiel pour résoudre ces problèmes. Cependant, si l'on en vient à la réforme et qu’on cite pour l’illustrer les sièges de toilette et les médicaments contre le rhume japonais ou les sacs de créateurs européens, non seulement on n'a jamais pu ajuster la structure de l'offre, et même, après avoir fait l’expérience de la douleur des graves excès de capacités existantes, on a connu un nouveau cycle de surcapacité en matière de sièges de toilette, de médicaments contre le rhume ou de sacs de créateurs. Les capacités excédentaires dans l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'automobile et d'autres, sont un précédent.
Ainsi, la réforme de l'offre doit elle cibler les facteurs subjectifs et comportements objectifs qui ont causé ces défauts structurels, et se concentrer sur les aspects suivants :
Tout d'abord, l’ensemble des ressources. Il faut changer, et passer d’un concept d’« utilisation des forces et d’évitement des faiblesses » à celui d’« apprendre les uns des autres ». Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, ne pas trop concentrer les ressources et éléments de base dans quelques industries, empêcher l'expansion rapide des capacités de production à court terme, toujours et encore des excédents graves, et causer en même temps dépression et atrophie dans d'autres secteurs.
La seconde consiste à réglementer. Il faut changer, et passer d’un concept d’« une seule branche plus florissante que les autres » à celui d’une « floraison globale ». Le cœur de l'économie de marché est ouvert, tout organisme a des qualifications et droits d’entrée sur le marché ; on ne peut pas imposer des conditions de seuil inappropriées qui font que le marché est réservé à quelques-uns, contraignant les consommateurs à accepter des marchandises et des services de prix élevé mais de qualité médiocre.
Troisièmement enfin, la lutte contre les monopoles. Il faut changer, et passer d’un concept où « il n’y en a que pour les gros et les forts » à celui d’« aide aux pauvres et soutien aux faibles ». Dans les conditions de l'économie de marché, le capital, par nature poursuit instinctivement le monopole, et afin de lutter contre cet excès, les pays développés ont des réglementations anti-monopole strictes ; la Chine devrait aussi donner suivre cet exemple. Nous ne devons pas créer artificiellement une variété de monopoles. Il faut veiller à ce que tout le monde ait le droit et l’opportunité de récolter les fruits de son travail et la possibilité de faire en sorte que tous les gens aient le droit et les opportunités de choisir de consommer des biens et services en fonction de leurs forces et de ce qu’ils aiment.
(L’auteur est membre du Comité permanent de la CCPPC, et président de l'Institut du socialisme de Shanghai)