Dernière mise à jour à 09h58 le 10/01
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Avec l'inauguration de son usine de fabrication de voitures à Shanghai le 7 janvier, Tesla Inc a connu plusieurs premières. L'usine de 50 milliards de yuans (7,3 milliards de dollars) est la première usine de la société en dehors des États-Unis et le premier projet de production automobile détenu à 100% par des capitaux étrangers en Chine.
Selon les analystes, cette ouverture témoigne de la grande confiance du constructeur de véhicules à énergies nouvelles dans le marché chinois ainsi que de l'engagement de la Chine à poursuivre son ouverture.
« Ce sera la "gigafactory" Tesla la plus avancée au monde, et je pense que ce sera l'une des usines les plus avancées au monde », a affirmé le 7 janvier Elon Musk, président-directeur général de Tesla, dont le siège est en Californie, à Shanghai. D'après Zacks Investment Research, le terme de « Gigafactory » (« Giga-usine ») tire son origine de la production de batteries annuelle de 35 gigawattheures prévue par Tesla.
« Avec les ressources que nous avons ici, nous pouvons construire la gigafactory de Shanghai en un temps record. Nous espérons pouvoir produire le Model 3 à la fin de cette année et atteindre le volume de production l'année prochaine », a ajouté M. Musk, qui a déclaré s'attendre à ce que l'usine termine sa phase de construction initiale cet été. Son objectif est de disposer d'une capacité de production de 500 000 véhicules par an.
L'usine de Shanghai a été créée après l'annonce faite en avril par la Chine de supprimer le plafond de la propriété étrangère des entreprises de construction de véhicules à énergies nouvelles. La Chine a également décidé de supprimer progressivement le plafond d'actions de toutes les entreprises du secteur de l'automobile d'ici 2022, une initiative largement considérée comme l'une des plus ambitieuses depuis des décennies pour ouvrir son marché automobile.
Pour Yale Zhang, directeur général de la société de conseil Automotive Foresight, basée à Shanghai, l'usine Tesla de Shanghai envoie un autre signal clair de l'intention de la Chine de s'ouvrir davantage au monde. « La Chine l'a dit et a tenu parole ».
Le marché chinois des véhicules à énergies nouvelles a continué de croître de manière soutenue, alors que le marché automobile du pays dans son ensemble a été tiède.
Selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles, au cours des 11 premiers mois de 2018, la Chine a construit environ 1,05 million de véhicules à énergies nouvelles et en a vendu 1,03 million. Cela représente une augmentation de 63,63% et de 68% d'une année sur l'autre, respectivement. Au cours de la même période, la production et les ventes d'automobiles en Chine ont été de 25,33 millions et 25,42 millions d'euros, en baisse de 2,6% et de 1,7%.
« Il est largement admis que les ventes de véhicules à énergies nouvelles en Chine atteindront 1,2 million en 2018, soit près de la moitié du marché mondial. En 2019 et 2020, les ventes de véhicules à énergie nouvelle maintiendront la tendance à la hausse », a de son côté prédit Sun Naiyue, analyste industriel chez Analysys, société de recherche.
Les analystes estiment quant à eux que les attentes du marché sont basées sur la décision de la Chine de s'ouvrir davantage et sur la demande chinoise en automobiles. A ce jour, sur 1 000 Chinois, il n'y a que 156 voitures, soit beaucoup moins qu'aux États-Unis (797) et au Japon (591), a souligné M. Sun.
L'arrivée de Tesla devrait inciter les entreprises plus faibles du marché chinois des véhicules à énergies nouvelles à améliorer leur compétitivité, a déclaré Zhang. « Si les voitures Tesla produites localement sont facturées au même prix qu'aux États-Unis, elles obligeront d'autres entreprises à réduire leurs prix et à améliorer leur qualité, ce qui profitera au segment dans son ensemble ».