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Comment un couple de Néerlandais aide les éleveurs du Qinghai à sortir de la pauvreté

le Quotidien du Peuple en ligne | 26.02.2019 10h21

Jomo, une bergère, emporte toujours un fuseau avec elle avant de partir dans la fraîcheur matinale pour garder ses moutons. Elle pense que le fuseau rend son train-train quotidien moins ennuyeux, car elle peut tricoter des écharpes et des sacs en laine tout en s'occupant des animaux.

Une fois par mois, cette bergère de 46 ans d'un petit village de la province du Qinghai, située sur un plateau du nord-ouest de la Chine, se réunit avec 14 autres villageois pour vendre de l'artisanat à un couple de Néerlandais, propriétaire d'une entreprise d'artisanat basée à Xining, la capitale provinciale.

Le couple, Klaas Steendam et Pia de Vries, originaires d'Amersfoort aux Pays-Bas, forme les bergers du village à la fabrication d'objets artisanaux depuis 2007 pour les aider à sortir de la pauvreté.

« Nous sommes arrivés dans le Qinghai en 1998 pour étudier le chinois pendant deux ans. Après cela, nous avons commencé à enseigner l'anglais dans une école rurale du Qinghai à l'invitation d'un ami de la région », a déclaré M. Steendam.

Il se souvient que, pendant leur temps libre, de nombreux éleveurs locaux fabriquaient des tentes en laine de yak et des élingues en laine, un outil utilisé pour garder les moutons et les yaks, mais ils ne pouvaient pas gagner grand-chose en élevant des animaux. « J'ai commencé à penser à ce que je pouvais faire pour les aider à gagner plus d'argent avec leurs articles faits à la main », a-t-il déclaré.

Le couple a créé une petite entreprise d’artisanat en 2007 et a commencé à fournir à des dizaines de familles de bergers de la préfecture autonome tibétaine de Hainan des outils de tricotage et une formation leur permettant de tisser des poils de laine et de yak pour en faire des objets d’artisanat colorés et vendables.

La préfecture, située à une altitude moyenne de 3 000 mètres environ, est une région de pâturage majeure et l'une des plus pauvres du Qinghai.

Les produits artisanaux, allant des sacs en laine pour ordinateurs portables aux étuis pour téléphones portables en passant par les écharpes en poils de yak, sont vendus dans toute la Chine et à l'étranger par plus de 40 détaillants.

« Les produits combinent les compétences traditionnelles du tissage et du tressage tibétain avec des conceptions modernes », a dit M. Steendam. « Ils ont conquis le cœur de nombreux clients nationaux et étrangers ».

Selon Jomo, matriarche d'une famille de cinq personnes, sa famille peut fabriquer jusqu'à 15 sacs de laine par mois, d'une valeur de 1 000 yuans (environ 148 dollars américains). « Cela double presque notre revenu annuel », a-t-elle souligné. « Je peux faire les sacs tout en gardant mes moutons, et je peux aussi le faire à la maison avec ma mère, ma sœur et mes deux filles », a-t-elle ajouté. « C'est comme un atelier familial et c'est devenu une expérience agréable pour nous ».

De son côté, M. Steendam a précisé que les ventes de produits artisanaux avaient augmenté grâce au développement du tourisme local dans la préfecture. « De plus en plus de touristes achètent des sacs et des écharpes faits à la main comme souvenirs », a-t-il dit. « Cela permet augmenter les revenus des éleveurs locaux ».

Il a ajouté qu'il maintiendrait la petite taille de son entreprise au lieu de construire une grande usine qui emploie les éleveurs. « J'espère qu'ils pourront passer plus de temps avec leur famille et gagner de l'argent plutôt que de rester dans une usine », a-t-il dit.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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