Dernière mise à jour à 15h36 le 23/07
En 1871, le missionnaire américain John Livingstone Nevius a amené une dizaine de variétés de cerisiers d'Europe en Chine et les a plantés dans une ferme à Yantai, dans la province chinoise du Shandong (est).
Chose étrange, ces cerisiers venus de loin se sont très bien accoutumés au climat local, et la qualité de leurs fruits dépassaient même celle de la cerise locale. La cerise d'Europe est plus grosse, avec une peau plus épaisse, facilitant la conservation et le transport.
A Yantai, dans la province orientale du Shandong, la culture des cerisiers date de l'antiquité. Mais, la cerise locale est très tendre, elle ne peut pas être conservée une semaine sans frigo. Pendant longtemps, la consommation de ce fruit a donc été réservée aux habitants locaux, loin de la portée du grand public chinois.
Depuis les années 1990, la plantation des cerisiers d'Europe s'est répandue en Chine et ce fruit juteux et sucré a progressivement gagné en popularité en Chine.
Sur le marché chinois, la majorité des cerises sont celle d'Europe, avec une partie de production locale, et une partie importée des pays comme les Etats-Unis, le Chili et l'Australie.
Ces dernières années, grâce au commerce électronique, les cerises d'Argentine et d'Ouzbékistan sont entrées sur le marché chinois.
Grâce aux mesures d'ouverture et de réforme entreprises par le gouvernement chinois, les consommateurs chinois peuvent goûter des cerises de bonne qualité provenant d'autres pays, et leur prix, autrefois très élevé, est tombé à un niveau raisonnable.
Selon les statistiques d'Alibaba, géant chinois du commerce électronique, en mai et en juin, les ventes de cerises sur Tmall et Taobao, deux plate-formes de commerce en ligne, ont atteint près de 10 millions de kilos, soit 380 millions de yuans (55 millions de dollars), plus que le chiffre d'affaire total de l'ensemble de l'année dernière. Durant la seule journée du 3 juin, les ventes des cerises produites au Shandong, ont atteint 250.000 kilos.
Selon Ma Guangyuan, professeur de l'Université de Shandong, le boom de la vente de cerises illustre à la fois le besoin croissant des Chinois pour une consommation moyen et haut de gamme, et l'ouverture de l'économie chinoise. Pour lui, la cerise est juste un exemple des produits qui sont de plus en plus nombreux à entrer en Chine.
Les cerisiers d'Europe satisfont non seulement l'appétit des Chinois, mais ils sont aussi devenus un moyen d'augmenter de façon importante les revenus des paysans dans certaines zones rurales de Chine.
A Fushan, grande région productrice de cerises de Yantai, la production annuelle a dépassé un milliard de yuans (145 millions de dollars), assurant un revenu moyen annuel de 5.873 yuans pour chaque paysan.
"Ne sous-estimez pas la petite cerise. Avec elle, nous sommes sortis de la pauvreté et menons une vie de plus en plus agréable", se réjouit un villageois.