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Lutte contre la pauvreté : 70 ans de progrès stratégiques et de réalisations grandioses

La Chine au présent | 26.07.2019 16h36

Vue aérienne de l'itinéraire touristique des monts Wawu dans le district de Hongya (province du Sichuan). De nombreux agriculteurs profitent de ces itinéraires traversant de jolis paysages naturels pour s'enrichir par le biais du tourisme rural.

Œuvrer pour le bien-être du peuple et le renouveau de la nation constitue l'engagement initial et la mission des communistes chinois. Depuis sa fondation il y a 70 ans, la Chine nouvelle, aujourd'hui le plus grand pays en développement au monde, a atteint des résultats remarquables en matière de réduction de la pauvreté et de développement.

De 1949 à 1978, le PCC a mis en œuvre une vaste stratégie de lutte contre la pauvreté passant par l'ajustement du système économique. Après la fondation de la Chine nouvelle, le PCC a guidé le peuple chinois dans l'application d'une grande réforme agraire afin de procéder à la transformation socialiste de l'agriculture, de l'artisanat ainsi que de l'industrie et du commerce capitalistes, donnant ainsi le coup d'envoi à une édification socialiste de grande envergure. L'établissement d'un régime socialiste et la croissance de l'économie nationale ont servi de caution institutionnelle et de garantie matérielle les plus essentielles pour résoudre fondamentalement le problème de la pauvreté en Chine. À travers la construction d'infrastructures à vaste échelle, la Chine a mis en place dans un premier temps un mécanisme d'approvisionnement, de vente et de crédit coopératif dans les campagnes, à dessein de former un système de sécurité sociale de base fondé sur le principe des « cinq garanties » (nourriture, habillement, logement, soins médicaux et services funèbres) ainsi que sur l'assistance aux groupes les plus défavorisés. Pour la première fois, la Chine nouvelle a enrayé le phénomène de la pauvreté rurale à l'échelle du pays.

De 1978 à 1985, le PCC a mis en œuvre une réforme du système économique rural pour soutenir sa stratégie de réduction de la pauvreté. Promouvant un système à deux niveaux de gestion centralisée-décentralisée et reposant sur l'exploitation forfaitaire à base familiale, le PCC a appliqué des réformes d'appui telles que la hausse des prix des produits agricoles et le développement de l'économie des produits de base en milieu rural, ce qui a permis d'accroître considérablement la productivité dans les campagnes. Le profond remaniement du système économique rural a donné au pays les moyens d'atteindre une croissance extraordinaire de l'économie rurale et la baisse précipitée du nombre de pauvres. Cette phase a joué un rôle majeur dans le processus de réduction de la pauvreté et d'assistance aux pauvres. Les diverses réformes qui ont été déployées (système foncier rural, système de marché des producteurs, organismes financiers soutenant le développement rural et système d'exportation de main-d'œuvre) ont abouti à un essor économique rural, et dans ce contexte, le nombre de paysans en situation de pauvreté absolue, souffrant de la faim et de la soif, a fortement chuté. Tout en réduisant la pauvreté des ruraux sur le plan matériel, le gouvernement a commencé parallèlement à accorder une plus grande attention à l'éducation dans les campagnes et a introduit une série de politiques sociales visant à perfectionner ce secteur.

De 1986 à 1993, le PCC a mis en œuvre une stratégie de réduction de la pauvreté axée sur le développement régional. À cette période, le développement inégal dans les zones rurales a commencé à devenir un problème saillant. En effet, les zones rurales, en particulier certaines zones isolées, ont progressivement pris du retard par rapport aux zones côtières développées pour ce qui est du développement économique, social et culturel, au point que ces écarts deviennent une « question politique nécessitant un traitement spécial ». La population pauvre se concentrait de façon évidente dans certaines régions (principalement les anciennes zones révolutionnaires, les zones peuplées d'ethnies minoritaires, les zones frontalières et les zones défavorisées), ce qui exigeait l'adoption de mesures d'assistance organisées, planifiées et déployées à grande échelle. Dans le VIIe Plan quinquennal pour le développement de l'économie nationale et le progrès social de la République populaire de Chine, adopté lors de la 4e session de la VIe Assemblée populaire nationale en 1986, tout un chapitre a été consacré au développement économique de ces zones en proie à la pauvreté. Dès lors, garantir les besoins élémentaires des pauvres (à savoir, avoir de quoi se nourrir et de se vêtir) dans la plupart des régions défavorisées est devenu un objectif à long terme du gouvernement chinois dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Entre-temps, celui-ci a fondé en 1986 un organisme spécialement dédié à combattre la pauvreté : le Groupe dirigeant de la réduction de la pauvreté et du développement relevant du Conseil des affaires d'État, chargé de normaliser, institutionnaliser et systématiser le travail pour la réduction de la pauvreté et le développement dans les zones rurales. La création de ce groupe a marqué le changement d'approche du gouvernement chinois, passant d'une « réduction de la pauvreté morale » à une réduction de la pauvreté institutionnelle ».

De 1994 à 2000, le PCC a mis en œuvre une stratégie globale de lutte contre la pauvreté. Cette phase a débuté suite à la promulgation d'un plan national de lutte contre la pauvreté en mars 1994. Ce texte a appelé à la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières, afin de résoudre dans un délai d'environ 7 ans le problème de pauvreté extrême de 80 millions de ruraux n'ayant pas assez pour se nourrir et se vêtir. Considérant les villages pauvres comme les unités de base et les foyers pauvres comme la cible principale du travail, le plan a invité les cadres à se rendre de village en village et de foyer en foyer ; il a mis l'accent sur le développement de l'agriculture et de l'élevage pour aider les ménages pauvres à vivre dans des conditions décentes (notamment, sur la question de la nourriture et de l'habillement) ; il a insisté sur le recours à de multiples canaux pour accroître les investissements dans la réduction de la pauvreté. En outre, il a souligné explicitement que l'efficacité de la réduction de la pauvreté et du développement résidait dans la mise en place de mesures (fonds et projets de réduction de la pauvreté, par exemple), ciblant les villages et les ménages pauvres, les agriculteurs démunis représentant la priorité du travail. Ainsi, la Chine est passée d'une « réduction de la pauvreté morale » à une « réduction de la pauvreté institutionnelle », d'une réduction de la pauvreté par l'assistance à une réduction de la pauvreté par le développement, et d'un soutien aux zones pauvres (principalement, les districts défavorisés) à un soutien aux villages et ménages pauvres (principalement, la population démunie). Dans le même temps, le gouvernement central a considérablement accru ses investissements dans la lutte contre la pauvreté et en faveur du développement. Il a clarifié le système de responsabilité dans le travail de réduction de la pauvreté, en précisant les fonds, les tâches, les droits et les responsabilités pour chaque province. Il a établi un mécanisme de collaboration selon lequel les régions côtières à l'est soutiennent les régions moins développées à l'ouest. Il a également mis en œuvre des mesures diversifiées de réduction de la pauvreté, notamment le soutien aux projets d'emménagement, l'octroi de minima sociaux, la réduction de la pauvreté par les sciences et technologies, le transfert de la main-d'œuvre et le déplacement des populations dans un souci écologique.

De 2001 à 2012, le PCC a mis en œuvre une stratégie globale de réduction de la pauvreté à deux moteurs et de modernisation des villages. Dans les régions du centre et de l'ouest du pays, 592 districts prioritaires pour la lutte contre la pauvreté ont d'abord été identifiés ; puis le centre de gravité a été déplacé vers les villages, avec 150 000 villages pauvres répertoriés sur le territoire national. Enfin, ont été lancées des mesures globales pour la réduction de la pauvreté et pour le développement, mesures axées sur la modernisation complète des villages, le développement industriel et le transfert de main-d'œuvre. En 2007, un système d'allocation de subsistance de base en milieu rural a été mis en œuvre, amorçant l'entrée dans une phase à deux moteurs, associant politiques pour la réduction de la pauvreté et le développement avec ce système d'allocation de subsistance de base. Les résultats obtenus n'ont pas seulement résolu les questions de l'alimentation et de l'habillement chez la plupart des groupes pauvres. Ils ont aussi joué un rôle majeur dans le développement sain et durable de l'économie nationale ainsi que dans le comblement du fossé interrégional et du fossé urbain-rural.

À compter de 2013, le PCC a mis en œuvre une stratégie d'assistance ciblée aux pauvres et d'éradication précise de la pauvreté. Depuis le XVIIIe Congrès du PCC, le secrétaire général Xi Jinping attache une grande importance au travail pour la réduction de la pauvreté et le développement. Il a proposé une série de nouvelles pensées, idées, dispositions et exigences qui composent la pensée stratégique chinoise sur la réduction de la pauvreté et le développement dans la nouvelle ère. Suivant l'orientation donnée par la pensée de Xi Jinping, la Chine a mis pleinement en œuvre la stratégie d'assistance ciblée aux pauvres et d'éradication précise de la pauvreté, prenant en 2015 la décision de « gagner la bataille contre la pauvreté ». À cette fin, elle a défini des objectifs clairs : « parvenir, d'ici 2020, à faire sortir de la pauvreté toutes les personnes considérées comme pauvres selon les normes actuellement en vigueur ; faire en sorte que tous les districts disent adieu à la pauvreté ; résoudre la pauvreté globale régionale ». Adhérant aux avantages du système chinois, cette stratégie propose de construire une structure de gouvernance régie par un système de responsabilité clairement défini, dans laquelle tous les échelons (province, ville, district, canton et village) travaillent main dans la main pour venir en aide aux pauvres. Le PCC a déterminé six aspects dans le travail pour la réduction de la pauvreté et le développement requérant une approche ciblée (à savoir, la définition des objectifs, l'organisation des projets, l'utilisation des fonds, l'application de mesures spécifiques au foyer, l'envoi de cadres dans les villages, le suivi des résultats obtenus), pour veiller à ce que chaque politique atteigne véritablement sa cible. Le gouvernement chinois adhère à une « politique différenciée » qui tient compte du lieu, de l'individu, du type de pauvreté et de ses causes. Il a lancé une série de mesures de réduction de la pauvreté visant à soutenir le développement de la production et de l'emploi, à réinstaller les populations pauvres dans des endroits plus favorables, à encourager la protection de l'environnement, à perfectionner l'éducation et à communiquer étroitement sur les politiques d'aide sociale. La Chine cherche à mobiliser largement toutes les forces sociales, soutenant et encourageant l'ensemble de la société à participer à l'effort de réduction de la pauvreté en recourant à des méthodes diversifiées et flexibles. Prenant pour axe la stratégie de lutte ciblée, elle prévoit de créer de nouveaux mécanismes pour la réduction de la pauvreté et le développement. Elle envisage notamment d'établir un système de cartes identifiant les habitants et les villages pauvres, d'envoyer des premiers secrétaires de la cellule du Parti et des groupes de travail constater la situation dans les villages pauvres, et d'introduire une série de politiques de réduction ciblée de la pauvreté, pour que la réforme génère continuellement ses bienfaits et lutte efficacement contre la pauvreté. Par ailleurs, la sécurité sociale est en constante amélioration. La mise en place d'un système de services publics de base dans les zones défavorisées a été accélérée, avec l'entrée en vigueur d'un système d'assurance-vieillesse de base valable à la fois pour les citadins et pour les ruraux. De surcroît, la construction d'infrastructures dans les zones frappées par la pauvreté a donné des résultats remarquables.

La réduction de la pauvreté et le développement de la Chine ont donné lieu à de grandes réalisations, qui ont retenu l'attention du monde entier. Pendant les 40 années de réforme et d'ouverture menées en Chine, les habitants ruraux ont vu leurs revenus augmenter continuellement et leur niveau de vie s'améliorer significativement, ce qui a permis la forte diminution du nombre de pauvres. Ainsi, les campagnes chinoises sont passées d'une pauvreté généralisée à une pauvreté absolue globalement éliminée. entre 1978 et 2018, plus de 700 millions de Chinois ruraux sont sortis de la pauvreté, avec un recul du taux de pauvreté rurale de 95,8 points de pourcentage.

Surtout depuis le XVIIIe Congrès du PCC, la mobilisation au sein de la société et les progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté ont atteint un niveau sans précédent. Des résultats décisifs ont été obtenus dans l'éradication de la pauvreté, avec de multiples répercussions. Premièrement, la Chine a décroché les meilleurs résultats de son histoire en matière de réduction de la pauvreté. Selon les normes actuellement en vigueur, le nombre de ruraux pauvres est passé de 98,99 millions fin 2012 à 16,6 millions fin 2018 (-82,39 millions) ; le taux de pauvreté est passé de 10,2 % à 1,7 % (-8,5 points de pourcentage) sur la même période. Deuxièmement, le développement des zones touchées par la pauvreté est stimulé. Troisièmement, les forces endogènes des masses dans les zones défavorisées sont réveillées. Quatrièmement, la capacité de gouvernance dans les campagnes s'améliore. Cinquièmement, un grand nombre de cadres et de talents sont en permanence formés. Sixièmement, un système de lutte contre la pauvreté reposant sur divers piliers (responsabilité, politique, investissement, assistance, mobilisation, supervision, évaluation, etc.) est désormais en place, afin de fournir une garantie institutionnelle solide pour cette cause. Septièmement, une bonne atmosphère sociale s'instaure.

Les grandes réalisations en matière d'assistance aux pauvres, de développement et de lutte décisive contre la pauvreté ont jeté une base solide pour l'élimination historique de la pauvreté absolue, dont la nation chinoise souffrait depuis des milliers d'années. Ces réalisations constituent une sagesse et une solution chinoises contribuant à la réduction de la pauvreté sur la planète. Elles permettent au pays de parvenir à un développement économique durable et sain ainsi qu'à une réduction de la pauvreté à grande échelle, tout en lui permettant de contourner le piège du revenu intermédiaire. Elles sont devenues une illustration vivante de la confiance de la Chine dans la voie, la théorie, le système et la culture du socialisme à la chinoise. Elles sont également devenues un brillant exemple pour la cause mondiale de lutte contre la pauvreté. Dans une lettre de félicitations adressée à l'occasion du Forum de haut niveau pour la réduction de la pauvreté et le développement de 2017, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a salué les réalisations de la Chine dans ce domaine, estimant la stratégie de réduction ciblée de la pauvreté comme l'unique moyen d'aider la population pauvre et d'atteindre les objectifs ambitieux fixés dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030. La Chine a réussi l'exploit de faire sortir des centaines de millions de gens de la pauvreté. Une expérience qui s'avérera certainement utile à d'autres pays en développement…

Par HUANG CHENGWEI, chercheur et directeur du Centre national d'éducation et de communication pour la réduction de la pauvreté, relevant du Bureau du groupe dirigeant de la réduction de la pauvreté et du développement du Conseil des affaires d'État.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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