Dernière mise à jour à 14h37 le 17/10
Le fondateur d'Alibaba, Jack Ma, a déclaré que sa plus grande mission dans le futur consistera à chercher des moyens de transformer l'éducation et de responsabiliser les jeunes entrepreneurs en Afrique, en tant que fondateur de la Fondation Jack Ma.
Jack Ma s'est exprimé lors d'un dialogue avec Steve Forbes, président et rédacteur en chef de Forbes Media, lors de la très prestigieuse conférence mondiale des PDG Forbes 2019, qui s'est déroulée à l'hôtel Shangri-La à Singapour le 15 octobre soir.
Le mois dernier, Jack Ma a officiellement quitté ses fonctions de président du groupe d'Alibaba, cédant le poste au PDG de la société, Daniel Zhang. Le magnat des affaires aujourd'hui à la retraite, qui a débuté sa carrière en tant qu'enseignant, a annoncé qu'il consacrerait plus de temps et d'énergie à l'éducation, à la philanthropie et à la protection de l'environnement.
Selon Jack Ma, le système éducatif actuel renforce encore l'ancien style d'éducation de l'époque industrielle, quand les enfants recevaient passivement les connaissances en classe. Mais aujourd'hui, la réalité est que beaucoup de jeunes enfants acquièrent leurs connaissances sur Internet, tandis que l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle peuvent traiter les informations, les mémoriser et les calculer plus rapidement et mieux que les êtres humains.
Pour survivre à l'ère de l'intelligence artificielle, on peut faire beaucoup plus pour réorganiser l'éducation afin de changer le type et la manière dont le contenu est enseigné, et pour que les enfants deviennent des penseurs indépendants, critiques, novateurs et créatifs, a-t-il souligné.
« On n'apprend jamais la sagesse en classe. La sagesse, on l'apprend seulement à travers une vie difficile ... En classe, on apprend uniquement du savoir, mais la vie est une question d'expérience », a noté Ma, qui a ajouté qu'il passerait l'année prochaine « à y réfléchir » et visiter plus de pays et d'écoles pour étudier les différents modèles.
Décrivant sa vision, Jack Ma a déclaré qu'au-delà des matières comme les mathématiques et la physique, d'autres sujets tels que la musique, la peinture, la danse et le sport sont tout aussi importants, car ils apprennent aux gens à être des artistes, à utiliser leur « cœur », leur « imagination » et à connaître le rythme. « C'est la connaissance humaine (...) et je veux que plus de gens fassent plus de choses sur ce point », a-t-il dit.
Un autre aspect important consiste à apprendre aux jeunes entrepreneurs à comprendre comment les entreprises échouent.
Expliquant la raison pour laquelle il donne des études de cas d'entreprises qui échouent ou font faillite à son personnel, Jack Ma a déclaré : « Quand ils en apprennent trop sur les réussites, ils pensent pouvoir facilement réussir. Mais entrer dans les affaires, c'est comme aller sur un champ de bataille ... il n'y a que ceux qui survivent qui gagnent ». « Ainsi, lorsque vous tirez les leçons des cas d'échec, vous savez comment faire face à ces erreurs, comment les résoudre et y faire face. C'est la sagesse et c'est ce que nous devrions enseigner à nos enfants ».
Jack Ma a également présenté ses plans pour l'Afrique, où il prévoit de travailler pour responsabiliser les jeunes entrepreneurs et aider à « découvrir » davantage de Jack Ma, de Bill Gates, de Warren Buffett et de Steve Jobs, ce qui peut contribuer grandement à l'édification de l'Afrique. Rappelant sa première visite en Afrique il y a quatre ans, il s'est dit impressionné par l'intelligence des jeunes entrepreneurs et par leur culture axée sur le mobile.
Contrairement à la plupart des entrepreneurs d'autres pays qui ne visent que l'introduction en bourse, les entrepreneurs africains sont « différents » parce qu'ils ont pour vision « de changer l'Afrique » et leur vie, a-t-il affirmé.
L'objectif est de faire de ces entrepreneurs africains des « héros », parce que les entrepreneurs sont « l'élément le plus important du développement d'une société », a déclaré Jack Ma, ajoutant qu'il était aussi possible de faire davantage pour soutenir les femmes entrepreneurs africaines.
« En Afrique, nous avons besoin de trois "E" : un gouvernement électronique, pour rendre le gouvernement transparent, des entrepreneurs, en faire des héros; et l'éducation, pour que les gens sachent ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent pas », a-t-il souligné, ajoutant « C'est pour cela que j'ai le grand honneur d'y aller et de faire quelque chose … il est possible que cela n'aboutisse pas, mais au moins, nous aurons essayé. C'est donc là que je veux aller », a-t-il dit.
Alors que le monde entre dans une nouvelle ère de changement, Jack Ma a déclaré que l'important était de travailler avec les jeunes, car ils représentent l'avenir. « Lorsque vous travaillez avec la plupart des gens qui ont réussi, ils ne parlent que d'hier », a-t-il noté.
Par ailleurs, alors que d'autres pays construisent depuis longtemps leurs fondements philanthropiques, la Chine commence tout juste à le faire, a poursuivi Jack Ma, qui s'est engagé à être parmi les premiers à ouvrir la voie à la création d'une telle infrastructure ou d'un tel système en Chine. « Je pense qu'en Chine, un jour, des centaines de milliers de gens d'affaires vont créer leur propre fondation ou charité ... Nous avons besoin d'un moyen, alors je serai celui qui teste cela et je partagerai les erreurs que je fais », a-t-il dit.
Sur le thème « Transcender les turbulences », cette conférence prestigieuse est un rassemblement annuel réunissant quelque 400 PDG, magnats, entrepreneurs, investisseurs et leaders d'opinion qui viennent y discuter de questions clés présentant un intérêt mondial et de nouer de nouveaux partenariats. Lors de l'événement, Jack Ma a reçu le Prix d'excellence Malcolm S. Forbes.