Dernière mise à jour à 09h01 le 21/10
La croissance économique en Asie devrait être de 5% en 2019 et de 5,1% en 2020, tout en étant guettée par la menace d'un recul, a averti vendredi Changyong Rhee, un haut responsable du Fonds monétaire international (FMI).
"En phase avec le ralentissement de la croissance mondiale, la croissance dans la région Asie-Pacifique devrait être la plus lente depuis la crise financière mondiale (de 2008) dans un contexte d'incertitudes mondiales prolongée", a estimé celui qui dirige le département Asie-Pacifique au FMI en marge des réunions annuelles 2019 du FMI et de la Banque mondiale.
Notant lors d'une conférence de presse que l'économie mondiale connaissait un ralentissement synchronisé en pleines tensions commerciales et géopolitiques, M. Rhee a jugé que l'Asie ne faisait pas exception à cette tendance et qu'elle en souffrait beaucoup.
"Compte tenu de l'ouverture de la région asiatique, de sa dépendance au commerce, aux investissements et à l'industrie manufacturière, il n'est pas du tout surprenant que l'Asie connaisse également un ralentissement très important en 2019 et 2020", a confié à Xinhua Jonathan Ostry, le bras droit de M. Rhee.
Selon lui, les tensions commerciales ont eu des effets directs non seulement sur les droits de douane, mais aussi sur la confiance des marchés financiers, qui "se répercuteront sur les investissements et la croissance".
D'après les Perspectives de l'économie mondiale récemment publiées par le FMI, la croissance en Chine devrait diminuer modérément pour s'établir à 6,1% en 2019 et à 5,8% en 2020. "Cela reflétera la transition en cours de la Chine vers un modèle de croissance plus durable et l'impact négatif des tensions commerciales actuelles", a affirmé M. Rhee.
L'économie japonaise devrait croître de 0,9% en 2019 et être modérée à 0,5% en 2020. En Inde, ce taux devrait être de 6,1% en 2019, pour bondir en revanche à 7% en 2020.
Malgré ce ralentissement global de croissance, l'Asie "reste la région la plus dynamique" au monde, représentant plus de 70% de la croissance mondiale cette année, a-t-il ajouté.
"L'une des principales priorités est de s'attaquer aux causes de ces incertitudes afin de rétablir le système commercial multilatéral", a-t-il poursuivi. "Parallèlement, des politiques à court terme devraient soutenir la croissance là où nécessaire, mais aussi préserver la stabilité financière et budgétaire".