Dernière mise à jour à 16h41 le 20/02
Selon un récent avis publié par le Bureau du représentant au Commerce américain (USTR), la Chine, ainsi que d'autres pays, a été retirée de la liste des pays « en développement » des États-Unis et est désormais considérée comme un pays « développé » en matière de commerce international.
Les États-Unis ont également révoqué leurs préférences spéciales pour une liste de membres de l'Organisation mondiale du commerce, dont le Brésil, l'Inde, l'Indonésie et l'Afrique du Sud. Le retrait de ces pays de la liste interne des États-Unis des pays en développement permettra à ceux-ci de lancer plus facilement des enquêtes pour savoir si ces pays subventionnent injustement leurs exportations.
Pour Xue Rongjiu, directeur adjoint de la Société chinoise pour les études de l'OMS, basée à Beijing, l'annonce américaine sape l'autorité du système commercial multilatéral.
« De telles actions unilatéralistes et protectionnistes nuisent aux intérêts de la Chine et des autres membres de l'OMC », a-t-il affirmé, ajoutant que « La Chine a toujours fermement défendu le système multilatéral. Ses liens commerciaux et économiques avec les partenaires des économies développées et des pays en développement ont prouvé que le mécanisme de négociation multilatérale est efficace et a stimulé la croissance économique mondiale ».
Dans son avis publié le 10 février, l'USTR a déclaré qu'il avait révisé la méthodologie des pays en développement pour les enquêtes sur les droits compensateurs, un droit imposé sur les importations, car les directives américaines précédentes, qui remontent à 1998, « sont désormais obsolètes ».
Pour mettre à jour sa liste interne, l'USTR a indiqué avoir pris en considération plusieurs facteurs économiques et commerciaux, tels que le niveau de développement économique d'un pays et sa part dans le commerce mondial.
Par exemple, l'USTR considère que les pays avec une part de 0,5% ou plus du commerce mondial sont des pays « développés ». La règle de 1998 avait fixé ce seuil à 2% ou plus. Il n'a pas non plus considéré « les indicateurs de développement social tels que le taux de mortalité infantile, le taux d'analphabétisme des adultes et l'espérance de vie à la naissance » comme base pour modifier la désignation.
Tu Xinquan, doyen de l'Institut chinois des études sur l'Organisation mondiale du commerce à l'Université des affaires internationales, estime pour sa part que les règles et mécanismes de l'OMC devraient être encore améliorés car de nombreuses économies émergentes comprennent et utilisent les règles différemment. Cela ne peut pas être traité dans les mécanismes de négociation actuels. « En tant que grand pays émergent, la Chine doit mettre l'accent sur les sujets de préoccupation des pays développés et rester flexible dans diverses discussions », a-t-il dit.
Selon M. Tu, les réformes de l'OMC peuvent également inciter les pays à résoudre les problèmes de subventions agricoles, d'obstacles au commerce agricole, de restrictions technologiques à l'exportation et d'obstacles technologiques au commerce pour qu'ils s'acquittent de leurs responsabilités. Elles doivent aussi se concentrer sur l'offre de règles généralement applicables pour différents pays tout en ne permettant à aucun des membres d'endommager le système, a-t-il ajouté.