Dernière mise à jour à 09h36 le 20/03
Des économistes américains et européens prévoient une récession en conséquence de la pandémie de COVID-19.
L'Initiative sur les marchés mondiaux, une revue de l'Ecole de commerce Booth de l'Université de Chicago, a ainsi publié les prévisions de 74 économistes sur la probabilité d'une récession majeure.
La majorité d'entre eux conviennent qu'une récession est probable, avec une majorité plus élevée (82%) parmi les experts européens que chez leurs collègues américains (62%).
"Un fort ralentissement est probable; qu'il soit suffisamment durable pour atteindre le niveau de récession n'est pas encore clair", commente Anil Kashyap de Chicago Booth.
Pour Jean-Pierre Danthine de l'Ecole d'économie de Paris (PSE), deux trimestres vont connaître une croissance négative, mais les développements futurs dépendront notamment des réactions des pouvoirs publics.
Kenneth Judd de l'Université de Stanford est l'un des rares à ne pas être d'accord sur le fait qu'une récession majeure se profile à l'horizon.
"Si (le COVID-19) est comme la grippe ordinaire, l'économie devrait rapidement se redresser. Le COVID-19 ne menace que des expansions économiques anciennes et faibles", estime-t-il.
Parmi ceux qui croient à une probable récession majeure, plusieurs notent que l'impact des mesures prises pour contenir le nouveau coronavirus a déjà perturbé l'activité économique.
Pour endiguer la propagation, il faut "arrêter toute l'activité économique", ce qui constitue "un choc de la demande majeur", pense Luigi Guiso de l'Institut d'économie et de finance Einaudi.
Les bourses mondiales ont subi de leur côté des pertes importantes ces deux dernières semaines.
Aux Etats-Unis, il a fallu suspendre d'urgence les cotations à quatre reprises pour arrêter les ventes de panique, les actions européennes ont continué de plonger, les principales devises se sont fortement dépréciées par rapport au dollar, tandis que les investisseurs se sont rués sur les valeurs refuge.