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Les perspectives sont roses pour les robes de mariée de Lu'an, dans l'Anhui

le Quotidien du Peuple en ligne | 09.09.2022 11h33

Un jour du début du mois de mai, Sun Xiaolong et sa fiancée sont entrés dans une boutique de robes de mariée dans un canton de la ville de Lu'an, dans la province de l'Anhui (est de la Chine). Environ deux heures plus tard, le jeune couple est sorti avec trois robes de mariée de styles occidental et traditionnel chinois.

« Les robes ne coûtent que 1 500 yuans (215 dollars), alors que la location auprès d'une société de services de mariage serait beaucoup plus chère », a déclaré le jeune homme.

Avec des milliers d'usines et de magasins de robes de mariée, le canton de Dingji est l'un des plus grands centres de fabrication et de vente de robes de mariée en Chine. Selon Yang Xuejun, président de l'association de l'industrie de la robe de mariée du district de Yu'an, Lu'an vend généralement environ 25 000 robes de mariée et autres vêtements chaque jour, ajoutant que la plupart des robes sont produites à Dingji.

D'après un responsable local, la valeur des exportations de l'industrie des vêtements de mariage du canton a atteint 40 millions de dollars en 2019.

(Photo / China Daily)

Xu Changying, un homme d'affaires, a souligné que ses produits ont toujours été disponibles sur les marchés étrangers, en particulier aux États-Unis et en Europe. « Mais il était très difficile de connaître le volume des échanges, car les activités d'exportation ont été principalement réalisées par des sociétés intermédiaires de villes comme Suzhou et Guangzhou », a-t-il noté.

La ville de Suzhou, dans la province voisine du Jiangsu, est le plus grand centre commercial de robes de mariée en Chine, avec une part de marché intérieur d'environ 70%. Mais M. Xu estime que 60% des produits vendus par les commerçants basés à Suzhou sont fabriqués à Lu'an. « Environ 70% des propriétaires d'entreprises et des ouvriers de Suzhou sont originaires de Lu'an. Ces dernières années, un nombre croissant d'usines ont déménagé de Suzhou à Dingji alors que l'activité industrielle s'y déplaçait », a indiqué M. Xu, qui est retourné à Dingji en 2010.

Originaire de Dingji, Xu Changying a émigré à Suzhou en 1992 pour travailler comme ouvrier dans une usine de robes de mariée. Après avoir accumulé des compétences en production et en vente, il a investi plus de 50 000 yuans dans la création d'un atelier à Suzhou en 1994, alors que le revenu moyen annuel par habitant du pays pour les citadins n'était que de 3 179 yuans. « En 2010, mon usine comptait près de 50 travailleurs, contre 7 au début », a déclaré M. Xu. « Vers 2010, le salaire mensuel d'un travailleur avait grimpé à environ 7 000 yuans, alors que dans ma ville natale, il était inférieur à 5 000 yuans ».

Xu Changying est ensuite retourné à Dingji, où il a créé la première usine de vêtements de mariage de la ville. Et tout comme il avait amené de nombreux concitoyens travailler à Suzhou il y a des décennies, ils l'ont de nouveau suivi à Dingji.

En 2018, Suzhou a édicté des réglementations strictes en matière de lutte contre les incendies dans la zone connue sous le nom de « Rue des robes de mariée ». En conséquence, de nombreuses entreprises ont dû quitter les bâtiments densément peuplés construits par leurs propriétaires. Cette décision a poussé de nombreux propriétaires d'entreprise à retourner à Dingji. Le canton compte actuellement près de 2 000 usines et magasins liés à l'industrie des vêtements de mariage, attirant des milliers de travailleurs d'autres régions.

« Maintenant, la moitié des 54 000 habitants du canton sont engagés dans le commerce de vêtements de mariage, soit à Suzhou, soit localement », a de son côté déclaré Zong Qiyan, secrétaire adjoint du Parti de Dingji.

L'industrie des vêtements de mariage à Lu'an a rapporté une valeur de production annuelle de plus de 3 milliards de yuans en 2021, Dingji représentant à elle seule plus de 2 milliards de yuans. Le gouvernement local a aussi construit une zone spécifique pour l'industrie, un projet qui nécessitera un investissement brut de 2,1 milliards de yuans.

Aujourd'hui, environ 5 600 personnes ont quitté Suzhou pour s'installer dans la zone. Une fois achevée dans trois à cinq ans, le gouvernement local s'attend à ce que la zone puisse fournir 50 000 emplois, avec une valeur de production annuelle atteignant 10 milliards de yuans.

« En raison de l'impact de la pandémie de COVID-19, les ventes ont chuté de manière significative au cours des deux dernières années, alors que nous restons optimistes quant à la croissance future », a dans le même temps souligné M. Xu, qui a gardé un point de vente à Suzhou que son fils gère et a constitué une équipe de trois créateurs à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong (sud de la Chine).

Selon M. Xu, sur les marchés intérieurs et étrangers, « les modèles avec des éléments chinois traditionnels tels que les cols Mao et la broderie sont de plus en plus populaires ».

Il a précisé que son entreprise produisait principalement des robes de mariée de qualité moyenne et supérieure, au prix d'environ 1 000 yuans chacune pour la vente en gros. « De nos jours, de plus en plus de jeunes couples préfèrent acheter plutôt que louer leurs robes de mariée afin de pouvoir garder la robe », a-t-il dit.

Wang Jifeng, propriétaire de la boutique visitée par Sun Xiaolong et sa fiancée, est passé de la vente de vêtements ordinaires à des robes de mariée exclusives en mars. Elle a déclaré que les styles occidentaux et chinois sont également populaires. Si elle ne gère qu'un magasin physique, l'association de l'industrie de la robe de mariée du district de Yu'an a indiqué qu'environ 80% des entreprises locales opèrent uniquement en ligne.

Zheng Xianjun, un homme d'affaires local, a déclaré : « Le commerce électronique peut atteindre plus de personnes, donc être situé dans une petite ville de l'intérieur comme Lu'an n'est plus un obstacle.

Les habitants estiment pour leur part que cette industrie a changé leur vie. « Avant l'émergence de l'industrie, les personnes âgées se réunissaient généralement pour jouer aux cartes, mais maintenant elles préfèrent travailler à domicile pour faire de la broderie pour les robes de mariée », a quant à lui déclaré Zhang Wenwu, chef adjoint du gouvernement du canton de Dingji.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Ying Xie)
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