Dernière mise à jour à 15h25 le 04/04
Une diplômée d'une université bien connue qui a choisi de travailler comme éboueur et vendeuse, et qui gagne plus de 10 000 yuans (1 452 dollars ) par mois, a déclenché des débats houleux en ligne sur ce qui constitue un travail décent pour les diplômés universitaires. Selon le site d'information Btime, cette femme du nom de Huang a été diplômée de l'Université de Zhengzhou, capitale de la province du Henan (centre de la Chine) en 2018 et a occupé trois emplois différents avant de devenir éboueur et vendeuse à temps plein en août.
Mme Huang a confié qu'elle n'avait aucun intérêt pour le travail de bureau, qu'elle trouvait trop compétitif et épuisant à la fois mentalement et physiquement, même si la collecte des déchets est également fatigante. Alors qu'elle avait peur d'être discriminée au début, elle s'est rendu compte plus tard qu'un diplôme universitaire ne devrait pas être un obstacle pour que les gens fassent ce qui les passionne. Son choix est devenu un sujet tendance sur Sina Weibo, certains internautes l'encourageant à « faire une chose qu'elle aime », tandis que d'autres se demandent si elle n’a pas gaspillé son éducation et son talent.
Avec un nombre record de diplômés universitaires qui sont entrés sur le marché du travail ces dernières années, de plus en plus de diplômés choisissent des emplois non conventionnels et plus flexibles. Ainsi, selon le Centre pour les services et le développement des étudiants du ministère de l'Éducation, 16,9% des diplômés ont choisi des emplois flexibles en 2020 et 16,2% en 2021.
Des étudiants spécialisés en commerce électronique participent à un cours de diffusion en direct au Collège professionnel d’affaires de Chongqing (sud-ouest de la Chine). (China Daily)
Ailleurs, le site d'information chengdu.cn a cité le cas d’une diplômée de l'Académie centrale des beaux-arts qui travaille comme manucure dans sa ville natale de la province du Jilin (nord-est de la Chine) après avoir obtenu son diplôme l'année dernière.
Utilisant ce qu'elle a appris à l'université, cette diplômée du nom de Zhao transforme ses manucures en œuvres d'art. Après avoir publié des photos sur les plateformes de médias sociaux, elle a été à la fois félicitée pour son beau travail mais aussi critiquée, certains lui reprochant d’avoir gâché ses études et choisi une activité qui n'est pas durable.
A cela, Mme Zhao a répondu qu'elle préférait un travail avec moins de pression et espère que les autres cesseront de mépriser certains emplois. « Tant qu'un travail est nécessaire, il en vaut la peine », a-t-elle souligné. Bien que les critiques la touchent, elle dit que cela n'influence pas sa vie et ne lui donne pas envie d'abandonner son travail. « C'est mon choix. Choisir d'être manucure ne concerne que moi, et je suis soutenue par les gens qui m'entourent », a-t-elle déclaré.
De son côté, Xiong Bingqi, directeur de l'Institut de recherche sur l'éducation du 21e siècle, a noté que le record de 11,58 millions d'étudiants qui devraient obtenir leur diplôme cette année sont confrontés à une situation d'emploi difficile et devront faire des choix de carrière rationnels. Choisir des emplois en fonction d'un diplôme est un concept dépassé, a-t-il affirmé, et les étudiants devraient plutôt oublier leur formation universitaire et faire des choix de carrière en fonction de leurs capacités.
Zhao Jiajia, étudiante de premier cycle à la Peking University, a pour sa part déclaré qu'elle préfère également un emploi flexible et ne veut pas d'un travail répétitif comme travailler pour une institution gouvernementale, même s'il est stable. Elle a travaillé à temps partiel comme photographe pendant ses études universitaires et a gagné de l'argent. Elle a également pensé à devenir photographe à plein temps et a des comptes sur les plateformes de médias sociaux à forte densité de photos Xiaohongshu et Douyin.
Mais l'épidémie de COVID-19 a bloqué ses préparatifs pour lancer une entreprise, et elle n'a pas été en mesure d'attirer de nombreux abonnés, elle a donc décidé de poursuivre des études de troisième cycle en Espagne. « Avec le développement social rapide, de nouveaux emplois continuent d'émerger. De nos jours, les étudiants ont accès à plus d'informations en ligne, ils ont donc plus d'idées créatives pour commencer des emplois non conventionnels », a-t-elle déclaré.