Dernière mise à jour à 16h17 le 10/07
La tragédie de la mort de Nahel, un adolescent d'origine maghrébine tué par balle en banlieue parisienne le 27 juin, a provoqué une semaine de chaos en France.
Des policiers patrouillent dans les rues bloquées des Champs Elysées à Paris, France.
(Photo/Xinhua)
Des accusations de racisme
Le policier « a vu une tête d'un Arabe, d'un petit gamin, il a voulu lui ôter la vie », a déclaré Mounia, la mère du jeune garçon, lors d'une interview accordée à la chaîne de télévision France 5. « Je n'en veux pas à la police, j'en veux à une personne : celui qui a enlevé la vie de mon fils. » Elle souhaite désormais que la justice française « soit vraiment ferme » avec le policier qui a abattu son fils.
« C'est le moment pour le pays [la France] de s'attaquer sérieusement aux profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale parmi les forces de l'ordre », a déclaré Ravuna Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme.
Le ministre français des Affaires étrangères a immédiatement réagi en affirmant que « toute accusation de racisme ou de discrimination systémiques par les forces de l'ordre en France est totalement infondée ».
Une polarisation sociale
La ville de Nanterre, où vivait Nahel, est une ville où le pourcentage d'immigrés est élevé et où le taux de chômage est plus important que la moyenne nationale.
Mokrane Kessi, président de l'association « France des banlieues », a déclaré que la mort de Nahel avait poussé les jeunes des banlieues à « se révolter » car ils estimaient être considérés comme des citoyens de seconde zone dans la société française.
Selon le dernier hebdomadaire de Courrier International publié le 3 juillet, la France connaît un grave problème d'intégration des immigrés. « A profil équivalent, un jeune Noir ou d'origine maghrébine a beaucoup moins de chances d'être recruté par une entreprise et beaucoup plus d'être contrôlé par la police », a indiqué le journal.
« Lui doit constamment prouver qu'il est aussi Français que les autres. Lui sera observé, scruté et n'aura pas le droit aux mêmes erreurs que les autres. »
Un effet boule de neige
Au cours des sept jours d'émeutes, les manifestants en colère ont incendié des véhicules, des poubelles et des bâtiments.
« Ces actes de violence sont très décevants, car les intentions de ces manifestations étaient bonnes » a déclaré une personne âgée qui a souhaité garder l'anonymat à l'Agence de Presse Xinhua.
Les émeutes ont également fait des émules à l'étranger, notamment en Belgique et en Suisse où des personnes ont également manifesté contre les violences policières.
Les médias américains établissent un lien direct entre la mort de Nahel et celle de George Floyd, un Afro-Américain tué par un policier américain blanc il y a trois ans. Pour le Wall Street Journal, la mort de George Floyd a alimenté un nouveau débat en France sur les tactiques policières alors que le gouvernement Macron a nié tout racisme au sein des forces de police.