Les ministres français de l'Intérieur, Manuel Walls, et de la Justice, Christiane Taubira, en déplacement en Corse, ont présenté lundi des mesures pénales et des dispositifs spécifiques destinées à la lutte contre la criminalité sur l'ile de Beauté, ont rapporté lundi des medias locaux.
La ministre de la Justice a présenté à Bastia, siège de la cour d'appel, une circulaire de politique pénale spéciale pour la Corse ayant pour priorités : la lutte contre la délinquance financière et une meilleure coordination des enquêtes, ont ajouté des medias locaux.
"La violence et l'affairisme ont atteint dans l'île un niveau sans commune mesure avec les autres régions françaises, qui menace les fondements mêmes de la société", est-il indiqué en préambule du document. L'objectif du texte et de prévenir les assassinats ciblés en remontant les filières d'affairisme et de délinquance économique.
Il est en effet établi que les assassinats sont en lien avec des affaires de corruption et des opérations illicites. Le blanchiment des fonds et les extorsions dans les secteurs de l' immobilier, de la sécurité, des jeux, du bâtiment des travaux publics et des sports, seront particulièrement ciblés.
Pour plus d'efficacité, la ministre en appelle également à une étroite collaboration entre les procureurs et les acteurs de la vie économique locale (Banque de France et chambre des comptes, services fiscaux) en vue de formuler des déclarations de soupçons ou des signalements.
La minister Taubira a enfin annoncé la préparation d'un projet de décret sur le statut des repentis des criminels qui décident de « contribuer à la vérité ». Le texte définira les conditions de protection des personnes qui acceptent ainsi de donner des informations aux autorités judiciaires et de police.
De son côté, le ministre de l'Intérieur, Manuel Walls, a signé avec l'exécutif de la collectivité territoriale un avenant au Programme exceptionnel d'investissement (PEI) pour la Corse d'un montant de 537 millions d'euros pour financer des infrastructures et des services collectifs. M. Valls a demandé aux forces de police de se mobiliser face à « la menace affairiste, mafieuse », notamment dans les secteurs de « l'urbanisme, la construction, la sécurité privée, le tourisme, la nuit, les jeux ».
La circulaire de « politique pénale spéciale » avait été annoncée le 22 octobre, après l'assassinat de l'avocat d'Ajaccio, Antoine Sollacaro, par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Une centaine d'assassinat ont été commis sur l'ile durant la dernière décennie, dont 18 depuis janvier 2012 .