Une nouvelle vague d'attentats à la bombe visant les pèlerins chiites et les forces de sécurité en Irak a fait 42 morts et 133 blessés jeudi, apparemment dans une tentative de groupes insurgés pour provoquer des conflits sectaires au sein de la population irakienne.
L'attaque la plus meurtrière de la journée a eu lieu dans la ville de Hilla, à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad, la capitale, lorsqu'une voiture piégée a explosé près d'un restaurant qui servait à manger à des pèlerins chiites.
Quelques minutes plus tard, une autre voiture piégée a explosé alors que des civils et membres des forces de sécurité irakiennes étaient rassemblés sur les lieux.
À elles deux, ces explosions ont fait quelque 26 morts et 80 blessés au total, selon la police et des sources médicales.
Par ailleurs, une autre attaque a eu lieu dans la ville sainte chiite de Kerbala, à environ 110 km au sud de Bagdad, lorsqu'une voiture piégée a explosé à proximité de pèlerins chiites près de l'entrée est de la ville, faisant huit morts et 22 blessés.
Les forces de sécurité ont bloqué les routes menant au centre de Kerbala où se trouve le mausolée de l'imam Hussein, l'un des 12 imams les plus révérés des chiites.
Les attaques de groupes d'insurgés contre des pèlerins chiites se livrant aux rituels de leur communauté sont un phénomène fréquent qui a fait des centaines de morts et de blessés avec une volonté manifeste de provoquer des conflits sectaires dans le pays.
Dans la province d'Anbar dans l'ouest de l'Irak, un kamikaze portant une veste d'explosifs s'est fait sauter au milieu de soldats et de leurs véhicules rassemblés pour collecter les salaires de leurs unités auprès de la succursale de la banque Al- Rachid, contrôlée par l'État, dans la ville de Falloujah dans le centre du pays, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad.
Trois soldats ont été tués et quatre autres blessés dans cette explosion qui a également blessé deux policiers qui protégeaient la banque, ainsi que quatre piétons.
Les attaques d'insurgés se poursuivent dans cette région arabe sunnite jadis volatile à l'ouest de Bagdad, qui s'étend entre la province d'Anbar et la frontière irakienne avec la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite.
Dans le nord de l'Irak, une voiture piégée a frappé une patrouille de la police dans le faubourg d'Al-Karama dans l'est de la ville de Mossoul, à quelque 400 km au nord de la capitale irakienne, tuant un policier et en blessant trois autres.
Cette explosion a également tué un civil et en a blessé un autre, en plus de détruire un véhicule de la police et plusieurs voitures civiles à proximité.
Ailleurs, une cinquième voiture piégée a explosé dans l'après- midi près d'un restaurant dans la zone de Basmaiyah immédiatement au sud-est de Bagdad, faisant deux morts et onze blessés, a déclaré à Xinhua une source du ministère de l'Intérieur sous le couvert de l'anonymat.
Par ailleurs, deux bombes placées en bord de route ont explosé dans la zone de Taji, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bagdad, tuant un civil et en blessant six autres, selon cette source.
Ce type d'attaques meurtrières est perçu comme une tentative des groupes insurgés pour déclencher des conflits sectaires entre les Irakiens et ainsi pousser le pays au bord de la guerre civile, dans un contexte de divisions politiques persistantes qui paralysent déjà le gouvernement national.
Les observateurs estiment que les attaques de ce jeudi s'inscrivent dans une tentative des insurgés pour montrer qu'ils sont capables de mener des attaques coordonnées et ambitieuses capables de saper les promesses du gouvernement d'apporter la sécurité aux Irakiens.
Les violences, marquées à l'occasion par des attentats de grande ampleur, restent communes dans ce pays malgré la réduction spectaculaire des violences au cours de ces dernières années.