Le Premier ministre pakistanais Raja Pervez Ashraf a annoncé lundi matin la dissolution du gouvernement de la province du Baloutchistan (située dans le sud-ouest du pays), suite à un double attentat à la bombe qui a fait de nombreuses victimes à Quetta, chef-lieu de la province.
Après une rencontre d'urgence avec les représentants des victimes des deux attaques, qui ont fait 86 morts, M. Ashraf a promis la dissolution du gouvernement du Balouchistan aux manifestants en colère qui se sont rassemblés sur le lieu du drame.
Depuis cette annonce, le ministre en chef du Balouchistan Nawab Aslam Raisani et son gouvernement, vivement critiqués par la population, ont ainsi cédé la place au gouverneur de la province Nawab Zulfiqar Magsi, sous l'autorité du gouvernement fédéral.
Dans les provinces du Pakistan, le ministre en chef est de facto le leader suprême du territoire, tandis que "gouverneur provincial" est plutôt un titre honorifique dénué de véritable pouvoir exécutif.
En vertu de l'article 234 de la Constitution pakistanaise, le gouverneur de province ne peut assurer l'intérim qu'en cas d'urgence, et ce pour une période maximale de deux mois.
La décision a été prise pour apaiser la colère des manifestants sur les derniers attentats et éviter ainsi toute escalade.
Jeudi 10 janvier, un double attentat à la bombe avait fait 86 morts et plus de 120 blessés, des musulmans chiites pour la plupart, à Quetta, provoquant une vague de manifestations à travers le pays. Les membres des familles des victimes ont par la suite organisé un sit-in et refusaient toujours d'enterrer leurs proches trois jours après les attentats.