Dans le conflit en Syrie touche à la fin de sa deuxième année, aussi bien les forces gouvernementales que l'opposition armée manifestent une violence et une désinvolture croissante à l'égard de la vie humaine, a indiqué lundi à Genève la Commission d'enquête sur la Syrie.
L'ampleur des violations commises par les forces gouvernementales et les milices qui y sont affiliées dépasse largement celles commises par les groupes armées antigouvernementaux, a ajouté la Commission dans son dernier rapport.
Une catastrophe humanitaire en a découlé, avec des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés internes, indique le rapport. Selon les derniers chiffres de l'ONU, plus de 820.000 Syriens ont cherché refuge dans les pays voisins, a indiqué ce rapport.
En Syrie, les forces gouvernementales et les groupes armés antigouvernementaux ont perpétré des massacres de civils et de combattants hors des combats. A travers le pays, les forces gouvernementales et des milices qui y sont affiliées ont arbitrairement arrêté des individus au cours de perquisitions et aux points de contrôle. Commis dans le cadre d'une attaque généralisée et systématique, les crimes commises par les forces gouvernementales pourraient constituer des crimes contre l'humanité, a précisé le rapport.
La commission a constaté qu'en prenant contrôle du territoire, les groupes armés antigouvernementaux ont commis des meurtres, des actes de torture, des détentions arbitraires et des prises d'otages, autant d'actes qui pourraient constituer des crimes de guerre. Des attentats à la voiture piégée et des attentats suicides par des groupes armés visant des objectifs non-militaires sèment la terreur parmi la population civile.
Le conflit, c' est "significativement radicalisé et militarisé et la présence de combattants étrangers a été constatée", a affirmé le Président de la Commission internationale indépendante, Paulo Pinheiro.
"Nous nous sommes déjà présentés à deux reprises devant le Conseil de Sécurité et c' est maintenant au tour du Conseil de faire son travail et de mener ce dossier à la Cour pénale Internationale", a-t-il ajouté.