Le chef de la mission onusienne d'établissement des faits concernant les allégations selon lesquelles des armes chimiques auraient été employées en Syrie a indiqué mardi qu'il s'apprête à se rendre en Syrie dès que les conditions de sécurité le permettront, vraisemblablement dans une semaine ou deux
.« La mission aura lieu dans une ou deux semaines, c'est une question de jours. Il y a un travail de préparation considérable à faire, notamment des démarches administratives et l'évaluation de la situation sur le plan sécuritaire [..] », a expliqué le professeur Ake Sellström dans une interview donnée à la radio des Nations Unies.
Nommé à la tête de la mission par le secrétaire général Ban Ki-moon, M. Sellström est actuellement chef de projets au Centre européen des hautes études sur la sécurité et la vulnérabilité des sociétés. C'est un spécialiste reconnu des accidents graves impliquant des substances chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires et explosives (CBRNE).
« Les membres de la mission sont déjà presque tous sélectionnés; il ne s'agit pas d'individus mais d'organisations internationales qui vont nous apporter leur aide », a indiqué M. Sellström. « Nous devrions avoir trois à quatre jours de préparation, quatre jours d'inspections, puis deux à trois semaines d'analyses chimiques et de rédaction du rapport d'enquête ».
« Notre enquête portera sur la demande du gouvernement syrien car toute investigation doit avoir son aval. S'agissant de la sécurité, nous suivrons les consignes de l'ONU. Jusqu'à présent, il y a eu très peu d'incidents touchant le personnel de l'ONU en Syrie et il semble y avoir une bonne évaluation de la situation sécuritaire », a ajouté M. Sellström.
Jeudi dernier, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait annoncé l'ouverture, par les Nations Unies, d'une enquête sur des allégations selon lesquelles des armes chimiques auraient été utilisées en Syrie. Cette décision répondait à une requête officielle des autorités syriennes, qui demandaient au chef de l'ONU une « mission spécialisée, impartiale et indépendante chargée d'enquêter sur les allégations selon lesquelles des armes chimiques ont été utilisées » dans le cadre du conflit qui sévit en Syrie depuis deux ans.