L'Iran et les puissances mondiales présentes autour de la table des négociations doivent faire preuve de sincérité de part et d'autre pour aboutir à un accord sur le programme nucléaire controversé de l'Iran.
L'Iran et le groupe P5+1 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine + Allemagne), "restent très éloignés sur le fond" après une nouvelle séance de négociation de deux jours qui s'est terminée à Almaty au Kazakhstan.
Dans un contexte où toute rupture diplomatique est susceptible d'avoir des répercussions sur la paix et la stabilité au Moyen Orient, l'une des poudrières les plus instables de la planète, le fait qu'aucun des acteurs autour de la table n'a fermé la porte aux solutions diplomatiques avec Téhéran laisse entrevoir un rayon d'espoir.
C'est principalement le profond manque de confiance mutuelle de part et d'autre qui freine les avancées des négociations en cours depuis huit ans.
De son côté, l'Iran affirme que ses ambitions nucléaires sont tout à fait pacifiques, insistant sur le fait que toute solution proposée lors des négociations doit prendre en compte le droit de l'Iran d'enrichir l'uranium pour un usage civil.
La république islamique estime qu'elle obtient de nouvelles cartes à miser lors des négociations au fur et à mesure de son développement.
En Occident, certaines puissances soupçonnent l'Iran d'avoir illégalement construit une bombe nucléaire, ce qui les a poussés à réclamer une révision de la proposition, réclamant à Téhéran l'arrêt des activités d'enrichissement de l'uranium et la fermeture de l'usine sous-terraine d'enrichissement de l'uranium Fordow en échange d'un allégement des sanctions internationales contre l'Iran.
Dans les couloirs de la conférence, les craintes d'Israël, le vieil ennemi de l'Iran au Moyen-Orient, ont été attisées par le manque de résultats concrets à l'issue des négociations.
L'Etat hébreux se soucie de sa sécurité en cas de nucléarisation de l'Iran, et a ainsi menacé la république islamique de procéder à des frappes aériennes sur son territoire pour l'empêcher d'accéder à la bombe nucléaire, et n'arrive pas à se mettre d'accord avec son allié historique, les Etats-Unis, au sujet de l'urgence d'une action militaire préventive dans le cas où la diplomatie ne suffirait plus.
A l'heure où tous les acteurs concernés s'aperçoivent que les divergences sur des points clés ne peuvent déboucher sur des consensus, il est impératif dans un premier temps de rester sincère pour construire des relations de confiance.
Les puissances mondiales feraient bien de reconnaître le droit de l'Iran, signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à avoir recours à l'énergie nucléaire de façon pacifique.
Quant à l'Iran, il serait judicieux d'honorer ses obligations de coopération avec les parties concernées et autres organisations internationales afin de rassurer le monde entier au sujet de son programme nucléaire.
D'autre part, toutes les parties concernées devraient faire preuve de sagesse politique et faire des compromis pour répondre aux doutes et intérêts de chacun.
Tout dérapage pourrait potentiellement déclencher un conflit dans la poudrière qu'est le Moyen-Orient. La région riche en pétrole et en proie à des troubles politiques est d'une importance vitale pour le reste de la planète, la mondialisation ayant pour conséquence qu'un bouleversement au Moyen-Orient affecterait le monde entier.
Résoudre le problème nucléaire iranien en prenant en compte non seulement le symptôme mais également la racine du mal aurait un effet bénéfique non seulement sur l'Iran, mais sur la stabilité et la paix dans le monde.