Les médias d'Etat syriens ont rapporté mercredi que les rebelles dans la province de l'Idlib (nord-ouest) avaient utilisé un liquide inconnu pour tuer un certain nombre de personnes.
"Des émanations provenant des bidons contenant des matières liquides, qui ont été entreposés par un berger dans sa maison dans le village de Saraqeb, dans le district de l'Idlib, ont tué le berger et son invité lorsque l'un des enfants dans la maison a ouvert l'un des bidons", a rapporté l'agence de presse publique SANA.
Citant une source locale, SANA a rapporté qu'après la mort des deux personnes, sa femme et ses enfants sont sortis dans la rue effrayés, et qu'un "groupe terroriste armé" leur a donné des masques de protection avant d'introduire dans la maison trois personnes qu'ils avaient enlevées auparavant pour leur faire inhaler les vapeurs toxiques.
Les trois otages en sont également morts, a indiqué SANA avant d'ajouter que le "groupe terroriste armé", affilié au Front al-Nusra lié à Al-Qaïda, avait acheminé les corps sur le territoire turc pour employer l'incident contre l'administration syrienne.
SANA avait déclaré plus tôt qu'une milice armée avait lancé de la "poudre non-identifiée" sur un certain nombre de personnes à Idlib pour accuser l'armée d'utiliser des armes chimiques contre les citoyens.
Cette poudre a provoqué chez les personnes exposées des symptômes de suffocation, des tremblements et des complications respiratoires, selon SANA.
Sana a indiqué que les "terroristes" avaient emmené les personnes blessées dans des hôpitaux turcs pour accuser les forces armées syriennes d'employer des armes chimiques sur des civils.
Le gouvernement syrien et les rebelles armés s'accusent mutuellement d'avoir recours aux armes chimiques dans le conflit qui fait rage dans le pays.
Des responsables américains ont indiqué avoir des preuves de l'utilisation à petite échelle d'armes chimiques en Syrie. Washington a déclaré la semaine dernière que ses renseignements indiquaient que l'armée syrienne a probablement employé du sarin, un agent neurotoxique mortel, à au moins deux reprises au cours du mois passé.
En décembre dernier, les autorités syriennes avaient averti que les rebelles étaient susceptibles d'utiliser des armes chimiques dans leur combat contre les forces du président Bashar al-Assad, tout en insistant sur le fait que le gouvernement n'utiliserait jamais de telles armes chimiques contre son peuple.
"Les groupes terroristes pourraient recourir aux armes chimiques contre le peuple syrien... après avoir pris le contrôle d'une usine de chlore toxique" dans l'est d'Alep, avait indiqué à l'époque le ministère syrien des Affaires étrangères.