Au Canada
Selon un récent rapport publié à Vancouver, l'exceptionnel taux d'inoccupation de certains appartements en centre-ville constitue bien une preuve que ce sont « les Chinois qui échauffent le secteur de l'immobilier », et que se sont les investisseurs chinois qui poussent les prix locaux à la hausse. Sur ce point, les acteurs locaux de l'industrie pensent eux en revanche que cette affirmation ne repose sur aucun fait concret.
Selon les données officielles, dans la région de Vancouver, le prix moyen des maisons individuelles se situe aux alentours de 600 000 Dollars canadiens (environ 3,66 millions de Yuans), et le prix moyen des appartements se situe lui à 360 000 Dollars canadiens (environ 2,19 millions de Yuans), arrivant au premier rang au Canada. Dans le même temps, le nombre d'immigrants chinois est en augmentation, couplée au fait que certains des nouveaux immigrants souhaitent acheter à proximité des écoles ou des centres commerciaux chinois, font que, dans certains secteurs, les ventes de certains programmes immobiliers s'emballent.
Selon les analyses des données de 2011 menées par Andrew Yan, professeur en planification à l'Université de Colombie-Britannique, dans le quartier de Coal Harbour, dans le centre de Vancouver, le taux d'inoccupation se monte à environ 23%. De plus, à l'exception de l'extrémité ouest de la zone du centre-ville, la proportion de logements appartenant à des investisseurs va jusqu'à 48%. Bien que l'auteur du rapport souligne que la grande majorité de ces investisseurs est originaire du Canada, cela n'empêche pas certaines personnes à penser encore que le fort taux d'inoccupation des appartements est lié aux Chinois.
À cet égard, Cai Hong'an, Président d'un des plus grand courtiers immobiliers de l'Ouest canadien, Royal Pacific Realty Group, a déclaré au journaliste de l'agence de presse Xinhua : « Ce genre de déclaration est plus souvent fondé sur des spéculations et des rumeurs, plutôt qu'appuyé sur des faits et des données fiables ».
Selon M. Cai, à l'heure actuelle, les organismes gouvernementaux compétents du Canada et de la région de Vancouver ne disposent d'aucunes statistiques officielles concernant les achats faits par les immigrants chinois. En termes de proportion de la population canadienne totale, les Chinois ne représentent qu'environ 3%, ce qui peut permettre de douter qu'ils puissent avoir un impact significatif sur le marché, sans compter que le rôle des investisseurs venant de Chine est encore plus limité.
Selon les données du gouvernement canadien, ainsi que le revenu national des ventes de logements, seulement 3% des acheteurs viennent de l'étranger, en très grande partie des États-Unis et d'Europe et d'autres pays, et les investisseurs chinois ne représentent qu'une proportion négligeable.
« Le Canada est un pays qui possède un système juridique solide, un processus de transaction ouvert et transparent, aussi ne faut-il pas croire aveuglément ce genre de propagande mensongère, ni penser à des opérations en sous-main ; ça ne marche pas comme ça », a ajouté Cai Hong'an.