Le président américain Barack Obama a indiqué vendredi que le recours aux armes chimiques par le gouvernement syrien dirigé par le président Bashar al-Assad changerait "la règle du jeu" du conflit, bien qu'il ait encore qualifié ces évaluations de renseignements de "préliminaires".
"C'est évidemment affreux quand les obus de mortier sont tirés sur des civils et que les gens sont tués sans discrimination, le recours possible à des armes de destruction massive sur des civils franchit une nouvelle frontière dans le domaine des lois internationales", a déclaré M. Obama avant un entretien à la Maison Blanche avec le roi Abdullah Il de Jordanie.
"Et cela change la règle du jeu", a-t-il souligné devant la presse.
"Je pense que nous tous, pas seulement les Etats-Unis mais le monde entier, doivent reconnaître que nous ne pouvons pas rester les bras croisés et permettre l'usage systématique d'armes comme les armes chimiques sur des populations civiles", a dit M. Obama, en promettant de "mobiliser la communauté internationale" sur ce problème.
La Maison Blanche a indiqué jeudi que le gouvernement syrien avait probablement utilisé des armes chimiques dans son conflit avec les forces de l'opposition.
Dans une lettre envoyés à des députés du Sénat, la Maison Blanche a indiqué que le service de renseignement américain estimait "avec un certain degré de confiance variable" que le régime de Damas avait fait usage d'armes chimiques à petite échelle, particulièrement l'agent chimique sarin".
M. Obama a établi une ligne rouge sur les armes chimiques, avertissant à maintes reprises que le recours par le gouvernement syrien aux armes chimiques "changerait la règle du jeu" dans ses calculs sur la politique envers la Syrie.
Toutefois, il s'est encore montré prudent sur la conclusion finale que Assad avait fait usage d'armes chimiques, et n'a pas précisé que le leader syrien avait franchi cette ligne rouge.
"Ce sont des évaluations préliminaires", a-t-il dit. "Il y a encore beaucoup de questions sur comment, quand, et où ces armes auraient été utilisées".
M. Obama a promis que Washington mènerait une "enquête très solide" et coopérerait avec la communauté internationale.
"Nous allons mener des consultations avec nos partenaires dans la région, ainsi que la communauté internationale et les Nations unies, afin de faire en sorte d'enquêter sur cela aussi efficacement et aussi rapidement que possible", a-t-il déclaré.