Avril 2013 a été le mois le plus meurtrier qu'ait connu l'Irak depuis juin 2008 : jamais au cours des cinq dernières années, il n'y a eu autant de morts violentes et de blessés dans des attaques lancées dans ce pays, a affirmé jeudi la Mission d'assistance des Nations Unies (MANUI).
Selon elle, 712 personnes au total ont été tuées au cours du mois écoulé et 1.633 autres blessées dans des actes de terrorisme et de violence. La majorité des victimes étaient des civils, avec 595 tués et 1.438 blessés. La Mission dénombre par ailleurs 117 membres des forces de sécurité iraquiennes tués et 195 blessés.
Le gouvernorat de Bagdad a été le plus touché, avec 697 victimes civiles, suivi de ceux de Diyala, Salahuddin, Kirkouk, Ninive et Al-Anbar.
Des centaines de personnes ont été tuées ou blessées dans des affrontements récents à travers le pays, notamment à Hawija, au nord de Bagdad, où des hélicoptères de l'armée irakienne ont tiré sur les militants qui se cachaient dans le village, faisant des dizaines de victimes et de blessés.
Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Irak, Martin Kobler, a appelé à plusieurs reprises les autorités du pays à prendre des mesures décisives pour mettre fin à l'escalade de la violence. Mardi, Ban Ki-moon a exhorté tous les Irakiens à se rassembler et s'engager dans un dialogue inclusif pour surmonter la « crise politique profonde » que traverse le pays.
« Ce n'est que par le dialogue et la participation pleine et entière aux institutions gouvernementales que des initiatives audacieuses peuvent être lancées afin de surmonter la phase critique que traverse le pays », a estimé M. Kobler.
Plus tôt aujourd'hui, le représentant spécial a salué le retour au sein du gouvernement de ministres issus de la région fédérale autonome du Kurdistan et de parlementaires au sein Conseil des représentants, à l'issue d'une rencontre lundi entre le Premier ministre, Nouri al-Maliki, et son homologue kurde, Nichervan Barzani.