Les Bulgares se rendent aux urnes ce dimanche pour les élections législatives anticipées, et les sondages laissent planer l'incertitude au sujet de la formation d'un gouvernement à l'issue des élections, qui repose sur l'obtention d'une majorité suffisante pour le parti qui terminera la course en tête.
Les 11 676 bureaux de votes du pays ont ouvert leurs portes ce matin à 07h00 (05h00) et resteront ouverts jusqu'à 20h00 (18h00 GMT). Les Bulgares vivant à l'étranger peuvent se rendre aux urnes dans 227 bureaux répartis dans 57 pays.
Plus de 6,8 millions de Bulgares sont sur les listes pour élire 240 parlementaires parmi 8 148 candidats issus de 38 partis politiques et sept coalitions.
Seuls les partis et coalitions qui parviendront à réunir 4% des suffrages entreront au Parlement. Les voix restantes seront réparties de façon proportionnelle parmi les partis et coalitions retenus.
Les sondages de sortie des bureaux de votes seront annoncés immédiatement après la fermeture des bureaux, et il faudra attendre mardi pour obtenir les résultats officiels de l'élection.
Kolyo Kolev, directeur de la Mediana Polling Agency, a confié à Xinhua que ses sondages donnent 32% des intentions de votes au parti GERB de l'ancien Premier ministre Boiko Borisov et 31,5% des intentions de votes au Parti socialiste bulgare (BSP).
Le DPS, parti de la minorité turque, devrait remporter 11,6% des suffrages, le parti nationaliste Ataka 8%, et le parti "La Bulgarie pour les citoyens" de l'ancienne Commissaire européenne Meglena Kuvena passerait de justesse avec 4% des voix.
Cependant, M. Kolev explique que les incertitudes continuent de planer sur les élections car les sondeurs ne peuvent prendre en compte le vote des entreprises, l'achat de voix et les craintes de la population. Son expérience le pousse à prédire que "le GERB finira derrière le BSP avec environ 150 000 voix, soit 3 à 4%".
M. Kolev estime que le GERB, au pouvoir en Bulgarie de juillet 2009 à mars 2013, pourrait avoir des difficultés à former un gouvernement, les autres partis politiques étant susceptibles de se montrer frileux à rejoindre ses rangs en raison de la série de scandales qui ont défrayé la chronique pendant que le GERB était au pouvoir.
Selon lui, le GERB et le BSP pourraient réunir respectivement 35% et 40% des sièges du parlement, et cela pourrait "entraîner de sérieux problèmes pour l'obtention d'une majorité [...], la possibilité de nouvelles législatives anticipées n'étant pas exclue".
Le leader du BSP, Sergey Stanishev, a proposé la formation d'un gouvernement sans le GERB, mais il faudra pour cela que chaque parti fasse quelques compromis, d'après M. Kolev.