Moscou a indiqué mercredi ne pas pouvoir accepter la proposition du président américain Barack Obama de réduire les arsenaux nucléaires stratégiques russe et américain de jusqu'à un tiers.
"Cela signifie qu'(Obama) ne comprend pas l'essence (du problème) ou qu'il ment ouvertement ou encore qu'il n'est vraiment pas professionnel," a déclaré à la presse le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine.
Dans un discours prononcé à Berlin sur un large éventail de sujets, M. Obama a appelé à une réduction d'un tiers des armes nucléaires déployées par les États-Unis et la Russie, affirmant qu'il est possible de préserver la sécurité de son pays et un fort pouvoir de dissuasion, tout en limitant l'arsenal nucléaire dont il dispose.
En vertu du Traité de réduction des armes stratégiques (START) signé avec la Russie par le président Obama en 2010, Washington et Moscou se sont engagés à réduire de 30 pour cent leur stock d'ogives en dix ans, qui doit ainsi passer de 2.200 à 1.550 têtes. Une nouvelle réduction d'un tiers de leur arsenal fera passer leur stock respectif à 1.000 ogives.
M. Rogozine a déclaré que les deux pays n'aborderont pas la question du désarmement nucléaire, tant que Moscou et Washington n'auront pas trouvé un discours commun au sujet du déploiement d'un bouclier antimissiles par les États-Unis.
"Dans l'Histoire, le développement d'un bouclier va toujours de pair avec celui d'une épée," a-t-il dit, ajoutant que la Russie n'avait pas confiance dans les intentions américaines de limiter le déploiement de son système de défense antimissile à quatre étapes seulement.
Il a appelé Moscou à ne pas réitérer le désarmement " irresponsable" mené par les dirigeants soviétiques à la fin des années 80 et au début des années 90, lorsque les traités "déloyaux " avaient été signés par Moscou et Washington.
Plus tôt ce mercredi, le président russe Vladimir Poutine a estimé que la Russie devait prendre en compte la possibilité d'une frappe préventive dirigée contre ses intérêts et l'inclure dans sa stratégie de défense.