Le président des États-Unis Barack Obama a indiqué vendredi dans une interview que des décisions majeures sur les questions de la Syrie et de l'Égypte se rapprochaient, tandis que l'arme américaine intensifie ses préparatifs dans l'éventualité de bombardements de cibles à l' intérieur de la Syrie.
Les États-Unis restent « une nation indispensable » au Moyen- Orient, a déclaré M. Obama à CNN.
Interrogé sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie, M. Obama a déclaré que les responsables « rassemblent en ce moment même des informations » et que « ce que nous avons vu indique qu'il s'agit clairement d'un événement important et très préoccupant ».
Affirmant que les États-Unis militaient aux Nations unies « pour encourager une meilleure ligne d'action », et qu'ils discutaient avec le gouvernement syrien pour obtenir l' autorisation d'enquêter sur le site de l'attaque présumée en périphérie de Damas, M. Obama a déclaré que « des intérêts nationaux essentiels » des États-Unis étaient dorénavant impliqués dans la guerre civile en Syrie », « qu'il s'agisse d'éviter la prolifération d'armes de destruction massive ou de l'impératif de protéger nos alliés et nos bases dans la région ». Toutefois, le président est resté prudent sur la perspective d'une intervention militaire en Syrie, déclarant que « si les États-Unis attaquent à nouveau un pays sans un mandat de l'ONU et sans des preuves claires et présentables, alors cela soulèvera des questions au regard du droit international ».
Le coût d'une intervention militaire « doit prendre cela en compte car nous nous efforçons de travailler dans un cadre international tout en faisant tout notre possible pour obtenir l' éviction de M. Assad », a déclaré M. Obama.
Concernant la question d'une éventuelle annulation de l'aide militaire à l'Égypte, M. Obama a souligné que « l'aide en elle- même ne peut pas changer ce que fait le gouvernement par intérim », commentant que « la plupart des Américains seraient d'accord pour dire que nous devons être très prudents, pour ne pas avoir l'air d' aider et de cautionner des actes qui sont contraires à nos valeurs et à nos idéaux ».
Le président a déclaré que son administration menait « actuellement une évaluation complète des relations américano- égyptiennes » et qu'il n'y avait « aucun doute que nous ne pouvons pas faire comme si de rien n'était après ce qui s'est passé ».
« Il y a eu un moment juste après l'éviction de M. Morsi, au cours duquel nous avons déployé beaucoup d'efforts d'influence et de travail diplomatique pour encourager l'armée à suivre la voie de la réconciliation », a ajouté le président. Toutefois, « ils n' ont pas saisi cette opportunité ».
Par ailleurs, le Wall Street Journal a rapporté vendredi également que le Pentagone avait commencé à mettre à jour ses listes de cibles en prévision d'éventuelles frappes aériennes sur une série d'installations gouvernementales et militaires syriennes, au cas où M. Obama déciderait de répliquer à ce qui pourrait selon les experts être le plus grand massacre à l'arme chimique en plus de deux décennies.
Le New York Times a également rapporté que des hauts responsables du Pentagone, du département d'État et des agences de renseignement s'étaient réunis pendant trois heures et demie à la Maison Blanche jeudi pour délibérer de différentes options, qui pourraient selon les responsables aller d'une frappe au missile de croisière à une campagne aérienne plus prolongée en Syrie.