Vitali Tchourkine, ambassadeur russe auprès des Nations Unies |
Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé jeudi un plan proposé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, destiné à détruire l'arsenal chimique syrien.
Les ambassadeurs américain et britannique auprès de l'ONU, qui ont pris part aux consultations à huis clos, ont fait savoir que les 15 membres du conseil ont approuvé le plan de M. Ban sur la création d'une mission conjointe entre l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et les Nations Unies, en vue d'éliminer les armes chimiques syriennes en conformité avec la dernière résolution du Conseil de sécurité, adoptée à l'unanimité le 27 septembre.
La mission serait composée d'environ 100 membres.
Le président du conseil, l'ambassadeur de l'Azerbaïdjan, Agshine Mehdiev, a été autorisé à rédiger une lettre d'approbation adressée au secrétaire général de l'ONU, une démarche exceptionnelle, peut-être même sans précédent, ont révélé les deux ambassadeurs.
Tous les membres du conseil soutiennent la proposition de M. Ban, et le plan "devrait être approuvé rapidement par une lettre" du président du conseil, a affirmé Mark Lyall Grant, l'ambassadeur britannique auprès des Nations Unies, sur Twitter à partir de la salle de réunion.
"Notre proposition est que le Conseil de sécurité prenne un raccourci pour une approbation rapide de la lettre du secrétaire général et pour la création de la mission conjointe OIAC-ONU", a affirmé Vitali Tchourkine, ambassadeur russe auprès des Nations Unies, devant les journalistes à la sortie de la salle de réunion.
"La proposition a été adoptée", a confirmé M. Tchourkine. "Nous nous attendons donc à recevoir un projet de lettre rédigé par le président du conseil, qui devra être approuvé par les membres du Conseil de sécurité afin que la mission conjointe puisse être créée".
La destruction d'usines de fabrication d'armes chimiques et d'autre matériel a déjà commencé. C'est la Syrie qui doit assumer cette tâche, sous la supervision de l'OIAC.
Selon la proposition remise le 7 octobre par M. Ban, la mission sera basée à Chypre et sera forte d'un effectif de quelques 100 personnes, et sera accomplie d'ici la mi-2014.
Pourtant, selon M. Tchourkine, les membres du conseil s'inquiètent, à savoir comment l'équipe conjointe pourra mener ses activités dans une zone de guerre.
"Espérons que les parties (belligérantes, ndlr) pourront respecter le travail de l'OIAC et des Nations Unies", a-t-il indiqué. "Nous savons que le gouvernement syrien a l'intention de le faire, nous souhaitons donc que les diffférents groupes d'opposition, notamment les groupes d'opposition armés, puissent également agir d'une manière qui n'entravera pas la mission conjointe".
"Je comprends que le secrétaire général est presque prêt à désigner un coordinateur spécial", a dit M. Tchourkine, ajoutant : "De ce fait, une fois que la lettre aura été envoyée par le président du Conseil de sécurité, nous pourrons espérer l'annonce de la nomination".