L'ex-président pakistanais Pervez Musharraf a été officiellement arrêté tard dans la soirée de jeudi pour avoir donné l'ordre de mener un raid militaire contre la Mosquée rouge d'Islamabad à l'époque où il était au pouvoir, tuant près de 90 étudiants religieux, ont rapporté vendredi des médias locaux.
Le fils de l'un des dirigeants de la Mosquée a déposé une plainte contre M. Musharraf pour le meurtre de son père au cour de l'opération en 2007.
La Cour suprême d'Islamabad a jugé recevable la plainte concernant le rôle de l'ancien président pakistanais dans le meurtre d'Abdul Rashid Ghazi.
Le chef de la police d'Islamabad, Javed Paul, a confirmé l'arrestation de M. Musharraf dans le cadre de cette affaire et a déclaré aux médias que la police avait également interrogé l'ex-président à ce sujet.
Un comité d'enquête a également été établi sous l'ordre de la cour, qui a interrogé M. Musharraf jeudi dans sa villa.
L'armée avait mené en 2007 un raid militaire contre la mosquée après que des étudiants, dont certains étaient armés, ont refusé de se rendre. Dix soldats ont également été tués au cours de l'échange de tirs.
M. Musharraf avait soutenu l'opération, déclarant que les militants avaient pris le contrôle de la mosquée et d'une bibliothèque gouvernementale pour enfants.
L'ex-président a été arrêté peu après que la Cour suprême l'a libéré sous caution dans l'affaire du meurtre du chef de tribu Nawab Akbar Bugti.
M. Musharraf avait déjà été remis en liberté conditionnelle dans le cadre de l'affaire de l'assassinat de l'ex-premier ministre Benazir Bhutto en 2007 et de l'affaire du placement de juges en résidence surveillée.
La libération de M. Musharraf par la Cour suprême avait donné lieu à des rumeurs selon lesquelles il profiterait de l'occasion pour s'enfuir à l'étranger dans le cadre d'un accord.
Les tribunaux ont interdit jeudi à M. Musharraf de quitter le pays.