La police municipale de la capitale cambodgienne Phnom Penh a organisé lundi une formation spéciale au parc de la Liberté en réaction à l'annonce que l'opposition allait organiser mercredi un manifestation de trois jours pour protester contre les résultats de l'élection de juillet remportée par le parti au pouvoir du Premier ministre Hun Sen.
Environ 2.000 policiers armés de boucliers et de matraques ont participé à la formation d'une demi-journée, selon le général Chuon Narin, chef adjoint de la police municipale de la capitale cambodgienne.
La formation avait pour objectif de renforcer la capacité de la police à maintenir la sécurité, la paix et l'ordre public dans la ville.
Le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSN), qui fait partie de l'opposition, a annoncé la semaine dernière trois jours de manifestations à partir du 23 octobre qui devraient rassembler 20.000 à 50.000 participants au parc de la Liberté. Environ 20.000 personnes doivent marcher jusqu'au bureau des Nations Unies ainsi que plusieurs ambassades étrangères à Phnom Penh pour déposer une pétition.
Le député du PSN Ho Vann a annoncé samedi que la manifestation avait pour objectif d'appeler les Nations Unies à intervenir dans la crise politique qui secoue le pays depuis les élections controversées du mois de juillet.
Il a choisi la date symbolique du 23 octobre pour déposer la pétition à l'ONU car elle coïncide avec l'anniversaire de la signature en 1991 de l'accord de paix de Paris. Les 24 et 25 octobre, la foule marchera jusqu'aux ambassades de France, du Japon, des Etats-Unis, de Chine, d'Indonésie, du Royaume-Uni et d'Australie.
Long Dimanche, porte-parole de la municipalité de Phnom Penh, a déclaré la semaine dernière que la municipalité ne pouvait autoriser qu'un rassemblement de 10.000 personnes maximum (la capacité maximale du parc) et que les marches de protestation seraient interdites.
L'opposition n'a pas accepté le résultat des élections législatives du 28 juillet, remportées par le parti au pouvoir du Premier ministre Hun Sen. Le PSN affirme qu'il y a eu des irrégularités flagrantes dans le processus électoral.
Le 24 septembre, 68 députés issus du parti au pouvoir ont décidé au Parlement de la composition du nouveau gouvernement sous le leadership du Premier ministre Hun Sen, malgré le boycott des 55 députés de l'opposition.
Le leader du PSN, Sam Rainsy, a annoncé que son parti ne reconnaissait pas le gouvernement de Hun Sen, et qu'il constituait une violation de la Constitution.
Le Premier ministre Hun Sen a défendu la légitimité de son gouvernement en invoquant le soutien du roi du Cambodge, Norodom Sihamoni.