Le gouvernement allemand va chercher les moyens lui permettant d'interroger le lanceur d'alerte Edward Snowden en Russie au sujet des activités d'espionnage des Etats-Unis, notamment l'écoute présumée du téléphone portable de la chancelière Angela Merkel, a déclaré mercredi le ministre allemand de l'Intérieur Hans-Peter Friedrich.
Le ministre a déclaré après une réunion de la commission parlementaire sur la supervision des services secrets que Berlin examinera comment et dans quelles conditions il serait possible d'entendre à Moscou Edward Snowden pour obtenir de lui des renseignements sur les écoutes dont Mme Merkel aurait été la cible.
M. Friedrich a également réitéré la position du gouvernement allemand selon laquelle Edward Snowden ne peut bénéficier du droit d'asile en Allemagne dans la mesure où il n'est pas soumis à des persécutions politiques, même si l'opposition allemande a demandé que l'asile politique lui soit accordé pour qu'il puisse se rendre en Allemagne pour témoigner.
Après sa rencontre avec le député du Parti vert (opposition) Christian Stroebele la semaine dernière à Moscou, Edward Snowden a déclaré qu'il était prêt à aider le gouvernement allemand dans son enquête sur l'espionnage américain. L'ancien consultant américain en informatique a obtenu un asile temporaire en Russie après ses révélations sur la vaste surveillance menée par les services de renseignement américains.
Mme Merkel a clairement fait savoir qu'elle ne mettra pas en péril les relations entre l'Allemagne et les Etats-Unis, la venue de Snowden en Allemagne pouvant effectivement constituer un affront diplomatique à l'encontre des Etats-Unis.
Des responsables du renseignement allemands et des américains doivent se réunir cette semaine pour parvenir à un accord sur les activités d'espionnage, dans l'espoir d'atténuer le tollé général créé par les informations de presse selon lesquelles les agences de renseignement américaines ont surveillé des dizaines de millions d'appels téléphoniques en Europe et ont notamment placé sur écoute Mme Merkel.