Les dirigeants de l'UE se réunissent à Vilnius pour un sommet ébranlé par la décision de l'Ukraine de ne pas signer un accord de grande envergure. La conclusion de l'accord de commerce et de la réforme avait été conçue comme le point culminant d'un sommet visant également à tisser des liens avec d'autres Etats d'Europe de l'Est. Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch pourrait faire face à des questions difficiles des dirigeants de l'UE sur la raison pour laquelle il a renoncé à signer l'accord, apparemment sous la pression russe. Il a demandé davantage d'aide financière de l'UE.
Néanmoins, des manifestations en faveur de l'UE se poursuivent dans les villes ukrainiennes contre la décision du gouvernement de se retirer. Ce pays, le deuxième plus grand d'Europe, est courtisé par l'Est et par l'Ouest. M. Ianoukovitch a rejeté une condition de l'UE pour la signature de l' accord - que Ioulia Timochenko, l'ex- Premier ministre ukrainien et chef de l'opposition, soit libérée de prison. Ce différend a augmenté la tension entre l'UE et la Russie, l'Ukraine se plaignant d'être devenue un « champ de bataille » entre les deux.
Dans un communiqué, les dirigeants de l'UE ont dit qu'ils « désapprouvent fortement » la pression exercée par Moscou sur l'Ukraine pour ne pas signer, alors que le président russe Vladimir Poutine a lui accusé l'UE de « chantage ». La chancelière allemande Angela Merkel, qui devrait avoir des entretiens avec M. Ianoukovitch vendredi, a déclaré à son arrivée à Vilnius qu'elle n'avait « aucun espoir » que l'accord soit signé « cette fois ». « Mais la porte est ouverte », a-t-elle ajouté.