AOL, Twitter, Yahoo, Microsoft, Facebook, Google, Apple et LinkedIn disent : « Dans de nombreux pays, l'équilibre a basculé beaucoup trop en faveur de l'Etat et en défaveur des droits de la personne » : les grandes sociétés de technologie du monde se sont unies pour exiger des changements radicaux aux lois de surveillance américaines, demandant, dans une lettre ouverte à Barack Obama et au Congrès publiée lundi, une interdiction internationale de la collecte de données en vrac, pour aider à préserver « la confiance dans l'Internet » du public.
Plusieurs de ces entreprises affirment que les révélations ont ébranlé la confiance du public dans Internet et elles ont reproché aux agences d'espionnage d'être responsables de la menace résultant sur leurs intérêts commerciaux. « Les gens ne vont pas utiliser une technologie en laquelle ils n'ont pas confiance », a déclaré Brad Smith, avocat général de Microsoft. « Les gouvernements ont mis cette confiance en péril, et les gouvernements se doivent d'apporter leur aide pour la restaurer ».
«Nous comprenons que les gouvernements ont le devoir de protéger leurs citoyens », disent-ils dans la lettre. « Mais les révélations de cet été ont souligné le besoin urgent de réformer les pratiques de surveillance de l'État dans le monde entier ».
La liste de cinq « principes de la réforme », signée par des groupe normalement très opposés fait écho aux mesures destinées à freiner la NSA, contenues dans la législation bipartite proposée par le président démocrate de la commission judiciaire du Sénat, Patrick Leahy, et l'auteur républicain du Patriot Act, Jim Sensenbrenner. Fondamentalement, la Silicon Valley et ces réformateurs clés du Congrès conviennent maintenant que la NSA ne devrait plus être autorisée à recueillir sans distinction de vastes quantités de données de personnes qu'il n'y a pas lieu de soupçonner de terrorisme afin de détecter ces pratiques dans le cas où ce serait nécessaire de le faire dans l'avenir.
Mais les huit entreprises de technologie font également allusion à de nouvelles craintes, notamment que l'adoption de réponses nationales sur les révélations de Snowden non seulement nuira à leurs intérêts commerciaux, mais conduira aussi à une balkanisation du web, les gouvernements essayant d'empêcher les sociétés Internet de partir à l'étranger.