Les Etats-Unis ont indiqué mardi qu'ils réfléchissaient à des actions de représailles suite à l'expulsion par le Venezuela de trois représentants américains, rejetant les accusations contre eux comme "fausses et sans fondement".
La porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a expliqué que Washington avait été notifié lundi après-midi de la décision de Caracas de déclarer trois agents consulaires américains "persona non grata".
"Il leur a été laissé 48 heures pour quitter le pays", a-t-elle indiqué dans un communiqué. "Conformément à l'article 9 de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et à l'article 23 de la convention de Vienne sur les relations consulaires, les Etats-Unis réfléchissent aux mesures à prendre."
Elle a rejeté les accusations portées contre les Américains comme "fausses et sans fondement", expliquant qu'ils menaient des "activités de relations extérieures normales" en lien avec les universités du Venezuela et les visas étudiants.
Pourtant, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias Jaua les a accusés lundi d'utiliser la "couverture" de la remise de visas à des étudiants d'universités privées pour rencontrer les étudiants, et inciter aux manifestations et aux troubles dans le pays d'Amérique du Sud.
Les manifestations violentes à Caracas depuis le 12 février ont fait trois morts et plus de 70 blessés. Elles sont organisées pour demander le renvoi du président Nicolas Maduro et la libération des manifestants emprisonnés.
Les manifestants étudiants ont promis de rester dans la rue jusqu'à la démission de Maduro, bien que le président âgé de 51 ans ait juré de ne pas abandonner un "millimètre" de terrain.
"Nous avons vu plusieurs fois le gouvernement vénézuélien essayer de faire oublier ses propres actions en accusant les Etats-Unis ou d'autres membres de la communauté internationale pour les événements se passant au Venezuela," a expliqué Psaki, ajoutant :"Ces efforts trahissent un manque de sérieux de la part du gouvernement vénézuélien dans la gestion de la situation grave à laquelle il est confronté."
Les relations Washington-Caracas ne se sont pas améliorées depuis qu'Hugo Chavez a été remplacé par Maduro à la présidence en mars 2013, et ce dernier a expulsé des diplomates américains à deux occasions, déclenchant des représailles américaines.
Les deux pays n'ont pas eu d'échange d'ambassadeurs depuis juillet 2010, alors même que le Venezuela livre 900 000 barils de pétrole par jour aux Etats-Unis.