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Poutine justifie sa position sur la crise ukrainienne, l'ONU appelle à la tête froide

( Xinhua )

04.03.2014 à 08h29

Accusée par l'OTAN de "menacer la sécurité de l'Europe", la Russie tente de justifier sa position sur la crise en Ukraine en menaçant de lancer une action militaire dans ce pays voisin, alors que l'ONU appelle à la tête froide.

Dans un entretien téléphonique avec son homologue américain Barack Obama, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que son pays avait le droit de protéger ses intérêts et ceux des Russes et des Ukrainiens d'origine russe vivant en Ukraine si les violences se propagent dans les régions de l'est et la Crimée (sud) .

Citant "des menaces réelles" auxquelles sont confrontés les ressortissants russes et des Ukrainiens d'origine russe vivant en Ukraine, M. Poutine a attribué une éventuelle action militaire aux "actes provocateurs et criminels par les éléments ultra- nationalistes qui sont en fait encouragés par les autorités actuelles à Kiev", rapporte l'agence de presse Interfax.

Au cours d'une conversation avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le président Poutine a déclaré que la Russie ne pourrait pas rester à l'écart si les russophones font l'objet de violences dans les régions de l'est et en Crimée.

La Russie prendra les mesures nécessaires conformément au droit international, a-t-il ajouté.

Mais les deux hommes ont convenu de la nécessité d'éviter l'escalade de la crise en Ukraine.

M. Poutine a aussi discuté de la situation en Ukraine avec le président français François Hollande.

A Bruxelles, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a accusé dimanche la Russie de menacer la paix et la sécurité de l'Europe.

"Ce que la Russie est en train de faire en Ukraine viole les principes de la Charte des Nations Unies et menace la paix et la sécurité en Europe. Il faut que la Russie arrête ses activités militaires et ses menaces", a-t-il indiqué avant les réunions du Conseil de l'Atlantique Nord et de la Commission OTAN-Ukraine.

M. Rasmussen a souligné que ce que la Russie a fait, à la suite des troubles en Ukraine, me en danger la souveraineté de ce pays et que le Conseil de l'Atlantique Nord allait discuter des conséquences de la crise pour la paix et la sécurité de l'Europe et les relations de l'OTAN avec la Russie.

"Nous soutenons l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine", a-t-il déclaré.

"L'Ukraine est notre voisin, l'Ukraine est un partenaire précieux pour l'OTAN", a poursuivi M. Rasmussen, "nous appelons toutes les parties à continuer d'urgence tous les efforts pour sortir de cette situation dangereuse. En particulier, j'appelle la Russie à faire baisser la tension".

Samedi, M. Poutine a expliqué qu'aucune décision n'a encore été prise quant au déploiement de troupes russes en Ukraine, malgré le feu vert du Parlement russe pour utiliser la force.

Le même jour, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni pour discuter de la crise ukrainienne, appelant à la tête froide.

Dans un message vidéo publié après la conversation avec le président russe, Ban Ki-moon a demandé à ce dernier de "lancer un dialogue direct avec les autorités de Kiev".

L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a aussi appelé à la tête froide, mais réfuté les accusations contre les actions de son pays. Il a déclaré que le président Poutine avait demandé l'autorisation du Parlement pour l'utilisation de la force en Ukraine mais que les troupes russes seraient "sur le territoire de l'Ukraine, pas contre l'Ukraine".

Quant à la possibilité d'utiliser la force en Ukraine, Tchourkine a déclaré que le président Poutine "n'a pas pris cette décision".

Il a aussi accusé les puissances occidentales de soutenir les rassemblements de l'opposition dirigée en Ukraine, ce qui, selon lui, a provoqué le chaos dans ce pays.

La session du Conseil de sécurité a été tenue sur la demande de l'ambassadeur ukrainien Iouri Sergueiev, suite à la publication d'informations faisant état de l'augmentation des mouvements des troupes russes en Crimée.

"Les membres du Conseil ont souligné l'importance de respecter l'unité, l'intégrité territoriale, la souveraineté indépendante de l'Ukraine, et appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à s'abstenir des actions et rhétoriques qui pourraient aggraver la situation", a déclaré à la presse l'ambassadeur du Luxembourg, Sylvie Lucas, qui préside le Conseil en mars.

L'ambassadeur ukrainien a décrit le mouvement des troupes russes en Crimée comme "agression", demandant au Conseil de sécurité et à la communauté internationale de protéger la souveraineté et l'intégrité de l'Ukraine.

L'ambassadeur des Etats-Unis Samantha Power a demandé à la Russie de mettre fin à son intervention militaire. "Nous sommes profondément troublés par les informations sur l'intervention militaire russe en Crimée, qui n'a pas de base juridique. En fait, cela est à l'encontre de l'engagement de la Russie à protéger la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de l'Ukraine. Il est temps pour mettre fin à l'intervention militaire russe en Crimée.

Une cinquantaine d'hommes armés portant des drapeaux de la marine russe ont pris le contrôle des deux aéroports de Simferopol, capitale de la Crimée, un jour après que des tireurs eurent occupé les édifices du Parlement et du gouvernement locaux.

La Crimée est une région autonome de l'Ukraine dominée par les Russes. La Russie a une base navale au port de Sevastopol en Crimée.

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