La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a lancé lundi matin deux missiles balistiques à courte portée sur sa côte est, une démarche perçue par la Corée du Sud comme "une protestation provocatrice armée" contre les manoeuvres annuelles lancées il y a une semaine par Pyongyang et Washington.
"La RPDC a tiré à 06h19 du matin depuis les zones de Wonsan (sur la côte sud-est de la RPDC) deux projectiles, qui seraient des missiles balistiques, en direction des eaux du nord-est", a déclaré le porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense, Kim Min-seok, lors d'un point de presse.
M. Kim a indiqué qu'il s'agissait d'"un acte provocateur", du fait que les missiles ont été tirés sans aucun avertissement, exhortant Pyongyang à cesser immédiatement de répéter de telles provocations militaires.
Les missiles seraient de type Scud-C ou Scud-ER, du fait qu'ils ont parcouru plus de 500 km.
Selon des médias, la RPDC possède quelque 700 missiles de type Scud-B d'une portée de 300 km et 500 missiles de type Scud-C d'une portée de 500 km. Elle dispose également de missiles Scud-ER, un missile Scud-D modifié, d'une portée de plus de 700 km.
La RPDC avait tiré le 27 février quatre missiles à courte portée, également de type Scud, depuis la même localité. Les quatre missiles avaient volé quelque 220 km.
Par ailleurs, la RPDC avait tiré quatre obus d'artillerie à l'aide de nouveaux lance-roquettes multiples, baptisés KN-09 par l'armée sud-coréenne, avec une portée maximale de 180 km, le 21 février, jour où une réunion des familles séparées était en cours. Cette réunion était la première du genre depuis plus de trois ans.
Selon M. Kim, la RPDC cherche à intensifier la tension dans la péninsule coréenne en lançant des missiles au cours des exercices militaires annuels conjointement menés par la Corée du Sud et les Etats-Unis.
Le lancement des missiles a eu lieu suite à l'organisation des exercices militaires conjoints entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, tel que prévu, malgré la demande de report ou d'annulation avancée par Pyongyang. Quelque 12.700 militaires américains, dont plus de 6.000 issus de bases à l'étranger, ont participé à l'exercice de poste de commandement "Key Resolve" et à l'exercice de formation sur le terrain "Foal Eagle" qui ont commencé le 24 février.
A l'issue des entretiens vice-ministériels, les premiers du genre depuis environ sept ans, qui s'étaient tenus à la mi-février dans le village frontalier de Panmunjeom, Séoul et Pyongyang avaient convenu d'organiser un autre dialogue de haut niveau.