Le président français François Hollande a indiqué mercredi, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, que le référendum prévu en Crimée le 16 mars, dont les préparatifs se poursuivent dans "la plus complète opacité", "n'a aucune base légale", selon un communiqué publié par l'Elysée.
Lors de cet entretien, M. Hollande a de nouveau souligné la "gravité particulière" de la situation actuelle en Ukraine, et a demandé au président Poutine de tout faire pour éviter un "rattachement" de la Crimée à la Russie, qui serait une "annexion inacceptable" pour la communauté internationale, selon le communiqué.
Estimant qu'il est encore temps d'éviter une "escalade", le président français a rappelé les paramètres d'une sortie de crise, qui ont fait l'objet de nombreux échanges entre la Russie, l'Union européenne et les Etats-Unis au cours des derniers jours : La Russie doit reconnaître et respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine et retirer les troupes déployées en Crimée depuis la crise, l'organisation de l'élection présidentielle du 25 mai, sous contrôle international et dans la plus grande transparence, permettra d'assurer le succès de la transition politique en cours en Ukraine, une nouvelle constitution devra ensuite être adoptée, qui garantira le plein respect des droits de la communauté russophone et pourra prévoir une réelle décentralisation dans l'intérêt de l'ensemble des régions ukrainiennes, selon le même communiqué.
Mardi, le Parlement de Crimée a adopté "une déclaration d'indépendance de la république autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol" à l'égard de l'Ukraine, par 78 des 81 députés présents. Pour entrer en vigueur, la décision du parlement devra être confirmée par le référendum du 16 mars portant sur le statut futur de la péninsule.
Depuis la survenue de la crise en Crimée fin février, l'Ukraine accuse Moscou d'aggraver la situation en augmentant ses troupes dans la péninsule, où est basée la flotte russe de la mer Noire.
Le président du parlement de Crimée, Vladimir Konstantinov, a déclaré mardi que la région autonome était devenue une république parlementaire lors de l'adoption de la déclaration d'indépendance par les députés criméens.
Kiev juge le prochain référendum "illégal", arguant qu'il n'est pas conforme à la Constitution ukrainienne.
La péninsule de Crimée a été transférée à l'Ukraine en 1954, un transfert "cadeau" à Kiev décidé par le dirigeant soviétique de l'époque Nikita Khrouchtchev pour marquer le 300e anniversaire du rattachement de l'Ukraine à l'empire russe.