Les résultats officiels ont montré lundi que 96,6% des Criméens ont voté pour rejoindre la Russie lors du référendum organisé dimanche.
Des nombreux Criméens à Simferopol et à Sébastopol attendaient le lancement des célébrations pour la clotûre et les résultats du référendum.
La plupart des personnes interrogées ont manifesté leur confiance dans le fait que ce troisième référendum dans l'histoire de la péninsule les mènerait à la "maison", en Russie.
Cependant, les pays occidentaux tels que les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont rejeté le référendum, qualifiant le vote d'"illégal" et "contraire à la Constitution de l'Ukraine".
Le président américain Barack Obama a déclaré dimanche que les Etats-Unis ne reconnaîtront pas le référendum de Crimée, promettant d'imposer de nouvelles sanctions contre la Russie.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a nié la légitimité du référendum de Crimée, exhortant la Russie à prendre des mesures immédiates pour éviter une escalade "inutile" et "dangereuse" de la crise ukrainienne.
Trois jours avant le vote, la chancelière allemande Angela Merkel avait averti Moscou que si la situation en Crimée s'aggravait "cela causerait des dommages très importants à la Russie, tant sur le plan économique que sur le plan politique".
"Rien dans la manière de mener le référendum ne peut nous convaincre qu'il s'est agi d'un exercice légitime", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague dans un communiqué, après son arrivée à Bruxelles pour la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, tenue lundi.
Dans une déclaration commune publiée dimanche par le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, les dirigeants de l'UE ont déclaré que le référendum en Crimée était "illégal et illégitime" et que son résultat "ne sera pas reconnu".
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors de conversations téléphoniques séparés avec M. Obama lundi matin et la chancelière allemande Angela Merkel dimanche, que le référendum de Crimée en cours ne viole pas le droit international et est totalement légal.
"M. Poutine a indiqué que le référendum de la population criméenne se déroule en pleine conformité avec le droit international, en particulier avec l'Article 1 de la Charte des Nations Unies qui stipule le principe d'égalité et d'autodétermination des peuples", selon le site Internet du Kremlin, citant une conversation téléphonique entre les dirigeants.
"La Russie respectera le choix des habitants de la Crimée", a souligné M. Poutine, ajoutant qu'il est préoccupé par l'aggravation de la situation dans les régions de l'est et du sud de l'Ukraine.
En dépit des différentes évaluations de la situation criméenne, MM. Poutine et Obama ont convenu de poursuivre la recherche des moyens permettant d'assister la stabilisation de l'Ukraine.
Moscou a mis son veto samedi dernier à la proposition d'un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU alors que la Chine s'est abstenue. Ce projet de résolution, élaboré par les Etats-Unis et soutenu par les pays occidentaux, appelle les organisations internationales à ignorer les résultats du référendum en Crimée.
"La Chine adopte une position objective et équitable dans la gestion de l'affaire ukrainienne", a souligné au Conseil de sécurité M. Liu Jieyi, représentant permanent de la Chine auprès de l'ONU, suite au vote.
"Ce vote sur le projet de résolution du Conseil de sécurité ne pourra à ce stade que provoquer la confrontation et compliquera la situation, ce qui ne correspond pas à l'intérêt commun du peuple ukrainien et de la communauté internationale", a estimé M. Liu.
La péninsule criméenne, qui faisait partie de la Fédération russe, avait été donnée en mai 1954 à l'Ukraine, une république de l'Union soviétique.
En mai 1992, le Conseil suprême de la Crimée (Parlement) avait déclaré l'indépendance en attente d'un référendum qui avait été annulé plus tard par les autorités ukrainiennes.
La Crimée avait organisé deux autres référendums en 1991 et en 1994, mettant à l'épreuve la préférence des électeurs pour une plus grande autonomie au sein de l'Ukraine ou pour une réunification avec la Russie.
La même 'institution législative criméenne avait décidé le 6 mars de tenir le 3e référendum, prévu à l'origine le 30 mars, après que les autorités ukrainiennes avaient décidé d'annuler le russe en tant que langue officielle de Crimée.
Le Conseil suprême criméen avait adopté une résolution de déclaration d'indépendance le 11 mars en vue d'ouvrir la voie au référendum de dimanche.