Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE), réunis lundi à Bruxelles, ont adopté des sanctions à l'égard de 21 personnalités ukrainiennes et russes, au lendemain du référendum en Crimée.
Les personnalités ciblées par les sanctions de l'UE sont "responsables des actions qui affectent ou menacent l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine", ont estimé les ministres dans un communiqué à l'issue de la réunion. Ces responsables ukrainiens et russes se verront une interdiction de voyage et un gel des avoirs au sein de l'UE, avec effet immédiat.
Réaffirmant leur refus du référendum "illégal" en Crimée, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont assuré leur soutien au dialogue entre l'Ukraine et la Russie, appelé la Russie à prendre des mesures pour la décrispation, dont la réduction des forces armées à leur nombre d'avant-crise et le retrait des militaires dans leurs casernes, et plaidé pour une solution pacifique et négociée à la crise ukrainienne.
L'annexion de la Crimée et la déstabilisation de la situation ukrainienne risquent de "conduire aux conséquences additionnelles et de grande ampleur dans les relations entre l'UE et la Russie", ont mis en garde une fois de plus les ministres des Affaires étrangères de l'UE.
Le bloc composé de 28 pays européens hésitait toujours à recourir auxdites "mesures punitives" contre la Russie. Politiquement, Bruxelles a besoin de la coopération de Moscou pour la résolution d'importants problèmes internationaux allant du programme nucléaire iranien à la crise syrienne. Economiquement, l'UE dépend du gaz naturel russe.
A son arrivée à la réunion, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a expliqué que l'UE, bien que faisant preuve de "fermeté", ne voulait pas "une escalade" avec la Russie.
L'UE est "prête à un dialogue constructif avec toutes les parties" pour éviter "une spirale négative", ont dit les ministres des Affaires étrangères des 28 dans leur communiqué.
Ils ont proposé le déploiement d'une mission d'observation spéciale de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en Ukraine, soutenu une intiative de la Commission européenne pour lever provisoirement les droits de douane sur les exportations ukrainiennes et insisté sur l'importance du soutien du Fonds monétaire international (FMI) pour le démarrage de l'assistance de l'UE à la stabilisation financière et macro-économique de l'Ukraine.