Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont réaffirmé mardi dans une déclaration conjointe le refus du référendum en Crimée, de ses résultats et de l'éventuelle intégration de cette péninsule à la Russie.
"L'Union européenne (UE) ne reconnaîtra ni le référendum illégal et illégitime en Crimée ni ses résultats. L'UE ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas l'annexion de la Crimée et de Sévastopol avec la Fédération russe", ont-ils dit, au lendemain du Conseil des Affaires étrangères de l'UE qui n'a mis que 21 personnes russes et criméennes sur la liste noire dans le cadre des sanctions contre Moscou.
Le bâton des "sanctions additionnelles plus rigoureuses" agitée par Bruxelles vis à vis de Moscou et tant attendu avant le référendum en Crimée se limite finalement à l'interdiction de voyage et au gel des avoirs de ces 21 personnes au sein de l'UE. Le bras de fer entre la Russie et l'UE dans le contexte de la crise ukrainienne est marqué pour l'instant par le dégonflement de l'UE, qui fait une volte-face par rapport à ses positions d'auparavant sur "la volonté du peuple" lors de la "Révolution de couleur" en ex-Union soviétique, de la crise du Kosovo et du "Printemps arabe".
A son arrivée à la réunion ministérielle des Affaires étrangères de l'UE lundi, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a déclaré que l'UE devait "faire preuve de fermeté" à l'égard de la Russie, mais "éviter d'aller à l'escalade".
"La souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de l'Ukraine doivent être respectées", ont souligné MM. Van Rompuy et Barroso.
De l'autre côté, le président russe Vladimir Poutine a officiellement signé dans la même journée le traité qui doit sceller l'intégration de la Crimée à la Russie.
Les 28 tiendront jeudi et vendredi prochains un sommet pour discuter de la situation ukrainienne et parvenir à une réponse unie, ont indiqué MM. Van Rompuy et Barroso. L'UE se trouve tout d'un coup sans moyens devant la Russie montrant enfin ses muscles, dont l'UE dépend pour la solution à d'importants dossiers internationaux sur le plan politique et pour l'approvisionnement en gaz naturel économiquement.