Le Front national (FN, extrême droite) a enregistré dimanche des scores historiques au premier tour des élections municipales, avec un soutien de niveau exceptionnel dans un certain nombre de villes du pays.
Selon des observateurs politiques, le FN a évidemment bénéficié du mécontentement des électeurs envers les socialistes au pouvoir, et les politiciens de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, opposition de droite), puisque le candidat du FN, Steeve Briois, implanté depuis longtemps à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), devient le maire de cette cité minière avec 50,26 % des voix loin devant le sortant, Eugène Binaisse (32,04 %), selon les résultats finaux.
Les premières estimations ont montré que les candidats du FN sont en tête dans la ville de Forbach (est) et les villes du d'Avignon et de Béziers dans le sud de France.
La présidente du FN, Marine Le Pen, s'est félicitée dimanche soir d'un "cru exceptionnel pour le FN" et d'une "fin de la bipolarisation politique".
Marine Le Pen a salué dimanche soir la "grande, belle victoire" de Steeve Briois à Hénin-Beaumont. "Déjà, arriver à gagner une ville dès le premier tour, c'était inespéré", a déclaré Marine Le Pen sur la chaîne de télévision publique France 2.
Voulant profitant du mécontentement des électeurs envers les socialistes au pouvoir depuis presque deux ans, et des divisions internes au sein du parti conservateur UMP, le FN-Rassemblement Bleu Marine a fait enregistrer 596 listes pour les élections municipales dans les communes de pus de 1.000 habitants.
Le FN espère voir de 1.000 à 1.500 de ses candidats élus aux conseils municipaux, une hausse considérable par rapport à 60 sièges remportés lors des dernières élections municipales en 2008.
Devant un soutien croissant dont bénéficie le parti de l'extrême-droite, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a déclaré dimanche qu'au deuxième tour des municipales, les "forces démocratiques et républicaines" devaient "empêcher" une victoire du FN.
"Là où le Front national est en situation de l'emporter au second tour, l'ensemble des forces démocratiques et républicaines ont la responsabilité de créer les conditions pour l'empêcher", a déclaré le chef du gouvernement sur France 2.
Selon des estimations, au premier tour, le taux d'abstention a atteint un niveau record de 35%, par rapport à 33,5% au premier tour des élections municipales 2008, soit le taux d'abstention le plus élevé depuis 1959.
A Paris, la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet est en tête sur les estimations globales, avec 34,80 % des voix, légèrement devant la socialiste Anne Hidalgo (33,60 %), et l'écologiste Christophe Najdovski (8,4 %).
Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 08h00 heure locale (07h00 GMT) en France métropolitaine pour le premier tour des municipales.
Sont appelés aux urnes 44,8 millions d'électeurs, dont plus de 280 000 ressortissants de l'Union européenne, qui peuvent voter pour la 3e fois à un scrutin municipal après ceux de 2001 et 2008. En raison du décalage horaire, le vote a déjà démarré en Nouvelle-Calédonie, à La Réunion et à Mayotte.
Cette élection, dont le second tour aura lieu le 30 mars, a pour but de désigner pour six ans les conseillers municipaux dans quelque 36 700 communes, ceux-ci étant ensuite amenés à désigner parmi eux leur futur maire.
Pour la première fois, les électeurs des communes de plus de 1 000 habitants vont aussi désigner leurs représentants dans les intercommunalités, qui détiennent maintenant l'essentiel du pouvoir au plan local.