Deux jours après sa nomination, le nouveau Premier ministre français, Manuel Valls, a donné mercredi une interview sur TF1 dans laquelle il a détaillé ses objectifs et la feuille de route transmise par le président François Hollande, avec pour première priorité la lutte contre le chômage.
"Le président souhaitait répondre aux messages des Français, un message de déception, de colère, de crainte vis-à-vis de l'avenir", a déclaré M. Valls.
"En deux jours, nous avons composé le gouvernement sans doute le plus resserré de la République. Un gouvernement compact, une équipe décidée avec beaucoup d'expérience, un gouvernement de combat décidé au service des Français", a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a ensuite affirmé qu'il était là pour "mettre en œuvre" les orientations du président.
"C'est François Hollande qui a été élu président de la République. Moi, je suis là pour fixer, pour mettre en œuvre son projet", a-t-il souligné. "C'est lui qui fixe le cap et c'est moi, avec le gouvernement, qui met en œuvre ses orientations".
Manuel Valls a également assuré que son gouvernement ne représentait "pas une rupture, pas une révolution" avec celui de Jean-Marc Ayrault, son prédécesseur.
"Il ne s'agit pas d'une alternance. Dans bien des domaines, nous allons nous situer dans la continuité du travail engagé par Jean-Marc Ayrault", a-t-il dit. Il a aussi jugé que "l'entraîneur" d'une équipe était "important (...) pour permettre de mieux jouer de manière collective", rendant au passage hommage à Jean-Marc Ayrault qui "a servi le pays avec beaucoup de rectitude".
Le nouveau Premier ministre a par ailleurs expliqué que la priorité du gouvernement demeure la lutte contre le chômage.
"Toute l'action du gouvernement" devait être tournée vers ceux qui souffrent du chômage, a-t-il martelé, évoquant comme moyens le pacte de responsabilité et celui de solidarité.
"Quand vous rencontrez une femme ou un homme qui n'a pas assez pour se payer un steak ou des loisirs, ça vous prend aux tripes", a-t-il déclaré. "L'action est au service de l'entreprise, de l'attractivité, de la compétitivité, pour créer cette richesse nécessaire pour libérer les énergies et pour créer de l'emploi", a-t-il ajouté.
"La cohérence, c'est de servir le pays, de mettre en œuvre le pacte de responsabilité. Nous avons perdu en attractivité, en compétitivité. Les entrepreneurs, les salariés sont indispensables pour créer de la richesse", a-t-il souligné.
Le nouveau locataire de Matignon a également indiqué qu'il n'y avait "pas d'autre choix" que de "réduire les déficits publics". "C'est une question de crédibilité pour la France. Notre dette, nous devons la maîtriser, sinon nous perdons notre souveraineté nationale", a-t-il insisté, précisant qu'il fallait "en même temps" "préserver ces services publics qui sont indispensables à la solidarité, à la cohésion de notre pays".
Enfin, Manuel Valls s'est prononcé pour "un véritable contrat avec les parlementaires de la majorité". "Mais je veux dire aussi à l'opposition qu'elle a des responsabilités, qu'ensemble nous devons répondre non seulement à la crise économique mais également à la crise de confiance que traduit l'abstention massive à l'occasion des élections municipales", a-t-il déclaré.
Selon lui, c'est "également une crise d'identité que nous traversons : beaucoup de Français se demandent où va la France, quel est son poids dans l'Europe". "Nous devons redonner confiance. C'est la mission que m'a confiée le président de la République", pour "redonner de l'énergie", a-t-il conclu.