Le Premier ministre irakien Nuri al-Maliki a annoncé samedi que sa coalition envisageait de former un gouvernement "majoritaire" au terme des prochaines élections législatives afin d'apporter un "changement" au pays rongé par la crise.
"Ensemble nous pouvons réformer le processus politique, car avec ce processus nous ne pouvons bouger. Nous devons procéder au changement sur la base de la Constitution en vue de répondre aux aspirations de notre peuple", a souligné M. Al-Maliki lors d'un meeting électoral à Bagdad de sa Coalition de l'Etat de droit.
La Coalition de l'Etat de droit se fixe l'objectif d'obtenir une majorité au pouvoir, estimant que les conflits internes au sein de l'actuel gouvernement de "partenariat" pour le partage du pouvoir entraînent des crises politique, économique et sécuritaire en Irak.
Une majorité au pouvoir "prendra des décisions au Conseil des représentants et dans le gouvernement sans marchander ou être paralysée en mettant des bâtons dans les roues", a fait remarquer le Premier ministre. "Nous devons réexaminer et corriger le processus politique en parvenant à la majorité", a-t-il indiqué.
Cependant, des observateurs locaux ont estimé que la définition d'un tel gouvernement majoritaire était ambiguë. Si ceci signifie un gouvernement uniquement chiite, ce sera dangereux et irréaliste en Irak, qui est un pays diversifié.
Selon des analystes locaux, la Coalition de l'Etat de droit principalement chiite sera probablement en tête dans les élections, mais sera loin d'être sûre d'avoir une majorité, puisqu'elle est confrontée à de sérieux défis provenant d'autres entités électorales, dont les blocs chiites rivaux.
Plus de 9 000 candidats appartenant à environ 280 entités politiques se disputent 328 sièges lors des élections parlementaires du 30 avril, les premières du genre depuis le retrait des troupes américaines fin 2011.