Forcer des femmes à l'esclavage sexuel et établir des "stations de réconfort" faisaient partie des agissements officiels de l'armée d'invasion japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale dans les pays asiatiques, révèlent des archives de guerre récemment rendues publiques.
Un total de 89 documents datant de la guerre ont été rendus publics vendredi en réponse aux démentis des hommes politiques de la droite japonaise concernant les crimes de guerre commis en Chine par le Japon. Vingt-cinq dossiers font référence aux "femmes de réconfort".
L'utilisation des "femmes de réconfort" faisait partie du cours normal des actions du Japon pendant la guerre, a indiqué Su Zhiliang, professeur sur l'histoire des "femmes de réconfort" à l'Université normale de Shanghai.
Ces actes ont porté préjudice à la Chine mais aussi à la République de Corée et à la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Selon les archives, la première "station de réconfort" a été établie sur l'île de Java, en Indonésie.
L'armée d'invasion japonaise dans le nord-est de la Chine a quant à elle documenté ce qui s'est passé pendant la guerre, révélant son caractère criminel.
Les documents publiés dernièrement proviennent des archives du corps de la police militaire de l'armée Kwantung du Japon et de la banque nationale du régime fantoche de Mandchourie, qui sont conservées aux Archives provinciales du Jilin, dans le nord-est de la Chine.
Les 25 fichiers sur les "femmes de réconfort" comprennent deux rapports d'enquêtes, deux enregistrements téléphoniques ainsi que 21 documents sur des troupes forçant des femmes à avoir des rapports sexuels avec leurs soldats et les asservissant.
Ces documents révèlent en outre les conditions d'opération des "stations de réconfort", dont les ratios soldats japonais/"femmes de réconfort" ainsi que les détails de viols horribles.
L'armée japonaise a affecté des femmes proportionnellement au nombre de soldats.
Du 1er au 10 février 1938, il y avait six "femmes de réconfort" pour 1.200 soldats, soit un ratio de 1:200, dans l'arrondissement de Xiaguan de la ville orientale de Nanjing. Après le 20 février, il y avait onze "femmes de réconfort" de plus, soit un ratio de 1:71.
Dans les cinq mois qui ont suivi novembre 1944, l'armée japonaise a déboursé 532.000 yens japonais pour l'établissement de "stations de réconfort". Cette dépense a été approuvée par l'armée Kwantung, indique un enregistrement téléphonique de la banque nationale du régime fantoche de Mandchourie.