Le monde doit rester vigilant face à la tentative du Japon de réviser sa constitution pacifiste et à la menace potentielle que le pays fait peser sur la paix régionale, ont averti vendredi des experts chinois.
La comparaison effectuée par le Premier ministre japonais entre les relations sino-japonaises et celles entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne à la veille de la Première Guerre mondiale est "erronée et dangereuse", indique un article publié dans la version destinée à l'étranger du Quotidien du Peuple, journal phare du Parti communiste chinois.
Les commentaires de M. Abe ressemblent à ceux d'un brigand criant au voleur pour détourner l'attention, selon cet article écrit par Jin Ganrong, doyen adjoint de la Faculté des études étrangères de l'Université Renmin, et Wang Hao, membre de cette faculté.
Le système international actuel, caractérisé par la paix et le développement, a peu en commun avec celui d'avant la Première Guerre mondiale, lorsque la guerre était une solution normale aux conflits, dans un contexte marqué par le darwinisme social.
Les relations entre la Chine et le Japon diffèrent aussi de celles entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne avant la Première Guerre mondiale, car la Chine, qui a bénéficié de l'ordre pacifique d'après-guerre, n'a pas de raison de modifier le statu quo, explique l'article, ajoutant que le Japon, vaincu durant la Seconde Guerre mondiale, était loin de la position qu'occupait la Grande-Bretagne avant la Première Guerre mondiale.
"Aujourd'hui, c'est le Japon, et non la Chine, qui fait preuve de gestes agressifs", souligne cet article. "L'identité du 'fauteur de trouble' en Asie et dans le monde ne fait aucun doute".
Alors que l'on assiste à une droitisation de la politique au Japon, le militarisme du pays refait surface, et le monde doit rester très vigilant, selon article.