Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a débloqué les projets de construction, jusque-là en attente, de 1 800 logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, quelques heures après l'annonce par le ministère du Logement de la construction de 1 500 nouveaux logements, a rapporté jeudi le quotidien Haaretz.
Selon le quotidien, M. Netanyahu a ordonné à l'Administration civile, l'organe israélien qui gère les opérations en Cisjordanie, de débloquer les projets de construction de 1 800 logements, qui avaient été mis en suspens ces trois derniers mois.
D'après Haaretz, cette décision, qui fait suite à l'annonce faite un peu plus tôt de la construction de 1 500 logements en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, est une nouvelle réponse agressive à l'égard du nouveau gouvernement national palestinien qui a pris ses fonctions lundi à Ramallah.
Cette décision est prise une semaine après la rencontre de M. Netanyahu avec les dirigeants du mouvement représentant les colonies. Lors de la rencontre, le Premier ministre les avait assurés de son soutien après qu'ils se furent plaint du fait que les derniers appels d'offres pour la construction de logements avaient été publiés en janvier.
Durant la guerre des Six Jours de 1967, Israël a occupé des territoires de Cisjordanie et annexé des parties de Jérusalem-Est. Ces territoires devraient faire partie d'un futur Etat palestinien mais les colonies de peuplement israéliennes rendent difficile la création d'un Etat ayant une continuité territoriale pour les Palestiniens.
Dans un entretien accordé à la radio de l'armée suite à l'annonce plus tôt ce jeudi de la construction de 1 500 logements, l'ambassadeur des Etats-Unis en Israël Dan Shapiro a déclaré que Washington "s'oppose aux constructions dans les colonies et aux annonces au sujet de ces constructions".
De leur côté, les Palestiniens ont vivement critiqué cette décision et ont annoncé qu'ils en référeraient aux Nations Unies pour demander l'arrêt des constructions dans les colonies.
Selon le quotidien Haaretz, la décision a également été décriée par la ministre israélienne de la Justice et négociatrice en chef des pourparlers Tzipi Livni, qui estime que cette décision est "une nouvelle erreur politique qui ne fera que nous rendre la tâche plus difficile pour rallier le monde contre le Hamas".